TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 30 août 2012

Quand on ne sait pas ou l’on va, il faut y aller…(épisode 2)

Hollande est son gouvernement débutant semble avoir fait sienne la célèbre devise Shadokienne : Quand on ne sait pas ou l’on va, il faut y aller ! Et le plus vite possible !
Et le pire, c’est que cela commence à se voir :
1. Une quinzaine de parlementaires de la Gauche Durable ont écrit à Hollande pour lui demander « sa vision du futur de l’Europe afin de créer l’adhésion ». Alors que se profile au Parlement la ratification du traité Merkozy (non retouché) d’une part et un « pactounet » sur la croissance d’autre part, ces élus s’interrogent sur la voix de la France en Europe : quelle vision, quel but, quelle direction donnée à la direction européenne. (Le point, le 27 août.) « Les Français et beaucoup d’Européens espèrent encore plus de vous et de la France », écrivent-ils. « Ces citoyens veulent surtout que se dessine une perspective durable pour l’Europe et pour la France dans l’Europe. Ils veulent savoir quelle vision du futur inspire chaque étape, pour comprendre le moment présent. » Notre président des bisous, comme il s’est défini lors d’un déplacement dans une école primaire début juin, en est-il capable ?
2. Avec l’exercice du pouvoir apparaissent les premières compromissions : la délicate question des campements de Roms en est l’illustration. La police évacuent quelques camps en plein cœur de l’été, appliquant ainsi les décisions de justice, justice qui a nécessairement été saisie par les collectivités concernées, à commencer par Lille… A noter d’ailleurs que Sarkozy expulsait mais Hollande évacue… Ce dernier, en campagne, s’était engagé à donner une solution aux évacués. Ce n’est pas le cas, mais personne ne le relève. Non, surtout, on ne comprend pas bien quelle est la position de l’exécutif : on expulse et dans le même temps on ouvre (un peu) le marché du travail. Quand on sait qu’en France, il faut avoir une adresse fixe pour travailler (Urssaf, paie…), c’est d’une formidable hypocrisie.
3. Le nucléaire resurgit dans la période euphorique post université d’été du PS ! Le flamboyant Montebourg a eu le malheur de déclarer sur Europe 1 que le nucléaire restait un secteur d’excellence française et donc d’avenir, propos confirmé par le décidément provocateur Manuel Valls, et voilà pas moins de 5 élus EELV qui réagissent en vociférant, s’interrogeant pour certains d’entre eux sur la validité de l’accord de gouvernement passé à l’automne 2011 avec le PS. Là encore, quelle est la ligne défendue par le gouvernement ? Même interrogation chez Greenpeace : « Les déclarations d’Arnaud Montebourg renforcent la cacophonie du gouvernement sur la question de l’énergie », déclare Karine Gavand, chargée des questions politiques à Greenpeace, dans un communiqué. Pour elle, « cette situation est malheureusement typique de la méthode Hollande initiée pendant la campagne présidentielle: ménager les opinions des uns et des autres sans qu’aucun choix clair ni stratégique ne soit pris ». Greenpeace relève encore que « ces dernières semaines, les ministres du gouvernement Ayrault ont pris successivement la parole sur les sujets énergétiques, affirmant tout et son contraire, sans qu’aucune ligne politique claire ne puisse être identifiée et en ajoutant de la confusion à la répartition des rôles et des portefeuilles ».
4. En termes de politique étrangère, c’est le flou le plus total et finalement le moins artistique possible ! Devant la X° conférence des ambassadeurs, il avait l’occasion de donner une vision claire de la ligne diplomatique française. Encore une occasion ratée ! La Syrie ? « il n’y a pas de solution politique en Syrie sans le départ d’Assad », répète-t-il depuis des semaines. Imaginons Churchill en 1940 déclarer : « Il n’y aura pas de solution en Allemagne sans le départ de Hitler »… Sans commentaires. Il prône le renforcement des institutions européennes. Ok, dans le quel sens ? Quelles institutions ? Plus de fédéralisme, à l’Allemande ? Ou bien plus de pouvoir aux Conseils par rapport à la Commission ? Mystère… Quant au projet Israélien d’attaque de l’Iran, il a eu ce diagnostique aiguisé : la plus grave des menaces «tient au risque de la prolifération nucléaire et de ses conséquences» ainsi qu’aux «réactions légitimes préventives qu’elle peut provoquer, menaçant directement la paix». Ok, et son point de vue ?
Les exemples sont nombreux. Et ils sont alarmants. Parce que ce gouvernement navigue à vue tellement la ligne de conduite est celle d’une gestion à la petite semaine. Hollande et ses mousses sont sur un bateau qui prend l’eau de toute part et chacun se félicite de la rustine qu’il vient de coller ici alors qu’un de ses collègues se précipite sur une nouvelle voie d’eau. En fait, à défaut de savoir penser le monde, Hollande est condamné à en subir les dérèglements. Il est terrible de voir que toute l’action du gouvernement n’est en fait que réaction !
1. Les symboles des premiers jours tels que la baisse de la rémunération de l’exécutif ou le plafonnement des loyers, autant de gages de « bon socialisme » pour siphonner les voix de Mélenchon. Réaction à une gauche de la gauche présente, disséminée entre le courant Hamon au PS, les durs d’EELV, le Front de gauche.
2. Le détricottage de certaines réformes emblématiques de Sarkozy, telle la loi TEPA qui donnait réellement plus au 9 millions de salariés qui faisaient des heures supplémentaires. Réaction au Sarkozysme triomphant, peut être la seule mesure qu’il aurait fallu garder, tant elle a validé le célèbre « travailler plus pour gagner plus » pour les catégories les plus basses du salariat.
3. La baisse de 1 ou 2 centimes sur le litre d’essence ? Complètement sans effet sur le portefeuille des français, mais à conséquence néfaste sur le budget de l’état. Réaction aux prix du brut qui augmente du fait des risques d’une attaque d’Israel sur l’Iran…
4. Le gel des loyers à la relocation ? Mesure prise pour un an (quelle idée saugrenue : soit l’idée est bonne, on l’applique ; soit elle ne sert à rien, on ne le fait pas…). Réaction au logement cher, principalement à Paris, qui obligea même la députée Delphine Batho a occuper un HLM (108 M2 loué 30% moins cher que le prix du marché) alors même qu’elle émargeait à plus de 13000 euros bruts mensuels…
Lorsqu’on est incapable de penser le monde, on ne peut pas l’adapter, le façonner, le construire. Ainsi le couple Hollande Ayrault semble condamné à subir les soubresauts d’une mondialisation non maitrisée et dont il n’a fondamentalement rien compris des enjeux. Et les français de subir les atermoiements d’un exécutif inquiétant d’inexpérience et effarant par son absence de vision. Les français voulaient un chef qui indique une direction ? Ils ont un petit gestionnaire qui réagit plus qu’il n’agit, essayant de maitriser les affaires courantes en père de famille ni très courageux ni très prévoyant. Ils voulaient qu’on leur donne une direction ? Le président pointe la lune sans qu’on comprenne bien ce que cela signifie, son premier Ministre regarde le doigt…
Plus que 1800 jours…

0 commentaires: