On allait voir ce qu’on allait voir : Hollande serait un
président qui préside, en aucun cas un « hyperprésident », omniprésent
dans les médias. Le « Coup d’éclat permanent », en écho à l’opuscule
Mitterrandien anti-de Gaulle, c’était selon le candidat PS, de
l’esbroufe, de la communication permanente, du vent, et finalement de
l’agitation pour cacher l’inaction. Soit. Après tout pourquoi pas.
Différence de style et finalement de conception du rôle du président.
L’alternance concerne non seulement les grandes orientations de la
politique menée mais aussi l’esprit dans lequel les décisions dont
prises.
Puis vient l’heure de jolies mises en scène : François et Valérie en shorts, sur un marché du midi. François et Valérie à la terrasse d’un café, arborant polo et Perrier. François et Valérie en maillot de bain, rentrant dans l’eau d’une belle plage varoise… Ah, celle-ci, on n’a failli pas la voir, tant la 1° journaliste de France a fait pression sur ses confères pour ne pas faire sortir ces clichés. Un article de Mundo, journal de référence espagnol, s’est étonné de cette intimidation. L’article en question a été repris et traduit par Courrier International puis a mystérieusement disparu du site le 14 août. Ainsi, le plan de communication du président normal ne comprenait pas de clichés en maillots de bain. Il fallait bien que les rédactions en soient informées… Elles l’ont été par courrier, par l’avocat de la journaliste. En tout cas, ce gentil plan de com a un effet terrible, selon François Miquet-Marty, directeur de l’institut Viavoice, cité par le quotidien Libération le 28 août. «Le chef de l’Etat ne donne pas le sentiment de faire le job». Hollande serait donc allé trop loin dans le registre de la normalité, dans ce que Miquet-Marty décrit comme une «transgression de la fonction présidentielle». Mince : Hollande n’a cessé de fustiger Sarkozy qui n’aurait cessé de rabaisser la fonction présidentielle… En d’autres termes, l’arroseur arrosé…
Le sondeur va même plus loin : «Les Français perçoivent un déficit de sens, un flou sur le cap», poursuit le directeur de Viavoice. Alors que l’interview du 14 juillet aurait pu servir à faire de la pédagogie et justement à tracer une perspective à l’action gouvernementale, l’occasion a été loupée. «Les Français ont envie de savoir où on les emmène, de percevoir ce que la France sera dans cinq ou dix ans, explique Miquet-Marty. Hollande doit donner une perspective générale. C’est à ce prix qu’ils sont prêts à faire des efforts.» «Hollande n’a pas encore fait de faute majeur, reconnaît le sondeur. Mais il y a un doute persistant sur sa capacité à agir, sur la dimension du leadership, une question qui était déjà présente en filigrane durant la campagne». La rentrée complètement ratée par l’ensemble de l’exécutif (redevance télé, prix de l’essence, nucléaire, …), qui pousse le président à envisager de parler à la télévision le 9 septembre, conforte en tout cas les Français dans leur jugement déjà sévère.
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