TOUT EST DIT

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jeudi 30 août 2012

L'État ne relancera pas l'emploi seul


Les politiciens ont quand même une notion biscornue du dialogue. Quand le Premier ministre socialiste ouvre les débats du Medef - le Saint-Siège du patronat - on lui reproche de se soumettre, ou de tenter de soumettre. À longueur de discours, on parle de « partenaires sociaux » en oubliant que cette notion implique l'écoute, le respect, des concessions et de la conviction dans la négociation. L'État dirigé par la gauche peut-il gagner seul la bataille contre la crise, pour la croissance et pour l'emploi ? Le gouvernement doit bien trouver des appuis partout où il pourra agir. Mais à force de pragmatisme, n'y perd-il pas en lisibilité ? Ne donne-t-il pas l'impression qu'au bout du compte, tous se sentiront « Les cocus de Hollande », comme le titre L'Express cette semaine ? Le pays a besoin d'entreprises qui vont bien pour renouveler ses emplois à forte valeur ajoutée. Donc de patrons audacieux auxquels l'État doit laisser les coudées franches. Dans le même temps, le gouvernement crée des « emplois d'avenir », une vieille recette qui avait bien fonctionné sous l'ère Jospin avec les « emplois jeunes ». Il faut se souvenir qu'il y a quinze ans, la France était en pleine croissance ; et que la fin de ces contrats précaires financés par l'État ne n'est pas toujours bien passée pour leurs bénéficiaires (aucune étude n'a évalué leur efficacité en matière d'insertion) ; et qu'en plus, les contrats aidés de toute sorte n'ont jamais disparu des dispositifs pour l'emploi. De toute façon, il faudra bien des patrons pour embaucher des jeunes. Et un État pour les aider à les garder. Quand un dialogue s'engage il faut d'abord écouter !

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