Promesse de campagne du candidat Hollande, les « emplois d’avenir » ressemblent trait pour trait aux emplois jeunes de Lionel Jospin et plus largement à tous ces bataillons d’emplois aidés que la droite et la gauche se sont évertuées à forger depuis trente ans. Parfois élégamment mis à la charge des collectivités territoriales.
Et pourtant d’innombrables commentateurs, et pas seulement les chantres du libéralisme, s’accordent pour reconnaître les limites de cette solution. Son absence de « durabilité », pour reprendre un vocable à la mode. Comment ne pas voir que les 150 000 postes prévus à l’horizon 2013 sont une réponse sans proportion avec les quelque 800 000 jeunes peu ou pas du tout diplômés ?
Les demandeurs d’emploi des quartiers défavorisés auront la priorité. On aurait bien entendu tort de dénigrer, dans l’absolu, la bouée de sauvetage ainsi jetée à une partie des jeunes en mal d’insertion. Le gouvernement veut colmater, rapidement, des brèches sociales béantes et afficher une forme de solidarité. « Un mal nécessaire », a commenté hier le président du Club des Entrepreneurs Guillaume Cairou. Qui estime que cette mesure, coûteuse en fonds publics, aura le mérite de rassurer 150 000 familles…
Le gouvernement, qui attaque un chantier après l’autre, aurait tout de même pu dire un mot de l’apprentissage et des contrats en alternance. Des objectifs ambitieux existent, énoncés par l’exécutif précédent et partagés par les organisations professionnelles. On gagnerait du temps à les reprendre : seule une volonté politique sans faille et prolongée, dénuée d’a priori idéologiques, peut faire espérer une victoire dans la bataille de l’emploi des jeunes.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire