- Les combats se poursuivent à Ras Lanouf
A Misrata, troisième ville du pays, tenue par l'opposition à 150 km à l'est de Tripoli, les combats dimanche ont fait 21 morts, dont un garçon de 2 ans et demi, et plus de 90 blessés, selon un médecin précisant que l'immense majorité des victimes étaient des civils. Les forces pro-Kadhafi ont attaqué la ville à l'arme lourde pendant toute la journée, a raconté le médecin. "Ils ont tiré sur des civils et des bâtiments. Les rebelles ont riposté et réussi à pousser les forces de Kadhafi hors de la ville", a-t-il ajouté.
Les insurgés ont également repoussé ce week-end plusieurs assauts contre Zaouïa, à 50 km à l'ouest de Tripoli, où il n'est plus possible d'établir un contact direct. Un groupe d'opposants libyens en exil en Suisse, la Libya Human Rights Solidarity, a déclaré que les forces gouvernementales avaient de nouveau attaqué la ville lundi.
- Un million de réfugiés et déplacés
D'après les Nations unies, plus d'un million de personnes ayant fui la Libye ou prises au piège dans les violences à l'intérieur du territoire ont besoin d'une aide d'urgence. La première urgence pour les secours est d'accéder à Misrata, a déclaré à Genève Valérie Amos, qui dirige le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). "Des gens sont en train de mourir". Selon un habitant, les blessés sont soignés à même le sol de l'hôpital de la ville qui manque de médicaments et de personnel.
Plus de 191 000 personnes ont fui à ce jour les violences et environ 10 000 personnes déplacées se dirigent vers la frontière égyptienne, selon l'ONU.
- L'OTAN examine des options militaires
A Washington, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a prévenu les collaborateurs du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qu'ils devraient rendre des comptes sur les violences. Il a déclaré que l'OTAN examinait des options militaires mais la Russie s'est prononcée contre toute intervention étrangère en Libye.
Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a estimé que les attaques contre des civils en Libye pouvaient être considérées comme des crimes contre l'humanité et que la communauté internationale ne pourrait pas rester passive si elles se poursuivaient. Il a cependant répété que l'OTAN n'avait "pas l'intention d'intervenir" sans mandat de l'ONU.
L'Italie, elle, a annoncé avoir établi des contacts "discrets" avec le Conseil national de l'opposition. En revanche, une "équipe diplomatique britannique" venue établir des contacts à Benghazi a dû quitter le pays après avoir été arrêtée et détenue plusieurs jours par l'opposition, qui lui a reproché d'être entrée dans le pays "de manière non officielle et sans aucun accord préalable".
- Un projet de résolution en cours de rédaction à l'ONU
La Ligue arabe, qui a exclu la Libye de ses instances face à la répression du soulèvement, est également favorable à une zone d'exclusion tout en rejetant une intervention militaire. Une position que partagent les monarchies arabes du Golfe.
- La Libye accuse Paris, Londres et Washington de "conspirer" contre le régime
"Il est clair que la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis prennent maintenant contact avec ceux qui ont fait défection (et sont passés dans l'opposition) dans l'Est libyen", a déclaré le chef de la diplomatie libyenne, Moussa Koussa. "Cela veut dire qu'il y a une conspiration pour diviser la Libye".
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