TOUT EST DIT

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mardi 8 mars 2011

Cantonales, les raisons d'aller voter

Si les cantonales des 20 et 27 mars cumulent les handicaps, ce n'est pas une raison pour s'en désintéresser.

Sauf à la campagne, peu de gens savent le nom de leur conseiller général ni à quoi il sert. Cette élection ne concerne qu'un canton sur deux. Et les hommes et les femmes que l'on va choisir ne siégeront que trois ans, jusqu'à leur remplacement, prévu en 2014, par les futurs conseillers territoriaux.

Ajoutons que l'appartenance politique des candidats ne saute pas toujours aux yeux, à cause d'étiquettes souvent floues, style « majorité présidentielle » en lieu et place de l'UMP, label à double tranchant, ou le classique « défense des intérêts départementaux ».

Il ne faudra donc pas s'étonner si la participation est faible. Pourtant, les abstentionnistes auraient tort.

D'une manière générale, ils ont toujours tort. Voter est un petit effort qui évite de laisser aux autres le soin d'infléchir les choix politiques à votre place. Or, les départements gèrent la bagatelle de 71 milliards d'euros qui vont, pour l'essentiel, au social, aux collèges et aux routes. Ils lèvent des impôts, même si leur degré d'autonomie est de plus en plus réduit. Et puis, comme dans toute consultation, une abstention UMP ou PS favoriserait les extrêmes, plus mobilisés.

Enfin, les conseillers généraux font partie des « grands électeurs » qui choisissent les sénateurs. Précisément, dans six mois, ils participeront au renouvellement d'un tiers du Sénat. L'UMP n'y est plus majoritaire qu'avec l'appoint des 29 centristes. Et la gauche, pour la première fois de la Ve République, pourrait devenir maîtresse du jeu. La future majorité se jouera à quatre ou cinq sièges.

La droite pessimiste

Ce ne serait pas neutre : même si le Sénat n'a pas, constitutionnellement, le dernier mot dans le vote des lois, ses apports n'ont jamais été aussi riches que depuis l'élection à sa tête de Gérard Larcher.

Les raisons d'aller voter ne manquent donc pas. Elles manquent d'autant moins que ces cantonales vont être interprétées comme un sondage grandeur nature.

La droite, qui anticipe une défaite, espère gagner deux départements où la gauche n'est majoritaire que d'un siège, le Val-d'Oise et la Seine-et-Marne. Pour le FN, qui présente des candidats dans les trois quarts des cantons, ce sera la première confrontation avec les urnes depuis l'élection de Marine Le Pen, au congrès de Tours. Mais le seuil de 12,5 % des inscrits ne lui laisse espérer qu'une dizaine de seconds tours.

La gauche, qui détient 58 départements, espère conquérir le Rhône du ministre de la Justice Michel Mercier, la Côte-d'Or, présidée par François Sauvadet, le chef de file des centristes à l'Assemblée nationale. Voire la Sarthe, le fief du Premier ministre. Majoritaire d'un seul siège en Corrèze, François Hollande tient à accroître son avance pour se donner de l'élan sur le chemin qui mène de Tulle à l'Élysée.

Mais gare à toute extrapolation globale en vue de 2012. Ces deux élections n'ont rien à voir. L'abstention - surtout urbaine aux cantonales - ne sera pas la même. En revanche, du résultat dépendra le moral des uns et des autres à quatorze mois de la présidentielle.


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