mardi 15 février 2011
Une initiative élégante
Pressé de divers côtés, politiques ou associatifs, d’annuler l’« Année du Mexique », qui est marquée en France, le président Nicolas Sarkozy a pris, hier, une décision qui devrait recueillir l’assentiment général. Le chef de l’État avait, au préalable, reçu à l’Élysée la famille de Florence Cassez, détenue au Mexique, où elle est condamnée à 60 ans de prison pour « complicité d’enlèvements ». Les proches de la détenue, dont la Cour suprême du Mexique a rejeté un pourvoi, la semaine dernière, ont eu la primeur de la décision présidentielle. Celle-ci est conforme à la demande que la jeune Française avait elle-même exprimée, depuis sa cellule : il faut maintenir les manifestations dédiées au Mexique dans l’Hexagone, non pour oublier, pour faire diversion, mais en rappelant à chaque occasion la situation de cette femme de 36 ans, originaire du Nord de la France. Il faudra trouver la manière et le ton justes. La provocation ou l’insulte ne contribueront pas à améliorer le sort de la prisonnière, vis-à-vis d’un pays démocratique, qui argue de sa souveraineté et exige de l’étranger le respect de ses lois. Et dont on doit comprendre aussi que l’opinion publique est révoltée par l’industrie du rapt, qui commet le nombre pharamineux de quelque huit mille enlèvements par an ! Florence Cassez a eu, pour le moins, la malchance ou le mauvais goût d’être liée à un monsieur dont personne, apparemment, ne conteste qu’il a trempé dans cette activité repoussante. L’année du Mexique peut être l’occasion de mieux connaître la richesse humaine, patrimoniale, économique et artistique de cette nation. Elle doit permettre de suggérer — poliment — à ses gouvernants que l’image de leur pays ne sera vraiment flatteuse que s’ils font, aujourd’hui, un effort d’humanité digne de la civilisation dont le Mexique se dit porteur.
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