TOUT EST DIT

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mardi 15 février 2011

Les immigrés de la révolution

Révolution du jasmin ou pas, l’herbe leur semble plus verte ailleurs. Nombre de Tunisiens imitent Ben Ali dans son exil, avec cependant les poches un peu moins pleines. Ils se tournent vers le vieux continent, la porte à côté, en quête d’un avenir meilleur. Nul ne pourra les convaincre que la prospérité, chez nous, a vécu. 5 000 d’entre eux, en quelques jours, ont débarqué sur l’île de Lampedusa, au large de la Sicile. Pourquoi quitter la mère patrie, au moment où la démocratie s’y installe ? “Ces nouveaux réfugiés fuient la pauvreté, le désordre et les grèves” estime l’Onu. Car la chute du régime bénaliste a aussi entraîné celle des revenus liés au tourisme (-40 % en janvier) et une grande incertitude économique. Personne n’ose encore prétendre que “c’était mieux avant”, mais on sent bien que le vent tourne. L’enthousiasme des opinions occidentales vis-à-vis du “réveil des peuples arabes” baisse soudain d’un cran. “L’explosion du Maghreb risque d’avoir un effet dévastateur sur toute l’Europe” s’alarme le ministre italien de l’Intérieur, en sonnant le tocsin communautaire. Roberto Maroni parle même “d’un exode biblique jamais vu auparavant.” Sans remonter jusqu’à Moïse, ni jouer sur les peurs ancestrales, le spectre d’une “vague migratoire” se profile. On ne l’arrêtera pas à coups de matraque, plutôt par une aide accrue au développement de la Tunisie. Pourvu qu’aucune corruption, là-bas, ne vienne en détourner l’objet…

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