TOUT EST DIT

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mardi 15 février 2011

Gagner avec l'argent que l'on n'a pas

Le sage Frédéric Thiriez, président de la Ligue nationale du football professionnel, vient de piquer un coup de sang qui mérite attention. C'était au début du mois, lors de la remise d'un prix par Michel Platini à son glorieux aîné Raymond Kopa, attaquant légendaire du Stade de Reims puis du Real Madrid dans les années 1950 et 1960. L'occasion était belle de comparer les conditions financières dans lesquelles les grands clubs évoluaient jadis par rapport à aujourd'hui.

Il faut préciser que cette sympathique cérémonie se déroulait quelques jours après que les clubs anglais se sont livrés à une furieuse compétition pour acquérir quelques joueurs renommés. C'est ainsi que Chelsea a acheté pour 60 millions d'euros à Liverpool le champion du monde espagnol Fernando Torres, alors que ce même Chelsea venait d'annoncer un déficit de 82 millions. Arsène Wenger, l'entraîneur français d'Arsenal, un des autres grands clubs de Londres, s'est aussitôt fâché en parlant de « dopage financier ». Frédéric Thiriez est allé encore plus loin. Il a déclaré que le football professionnel « allait dans le mur » s'il continuait de vouloir gagner des trophées avec de l'argent qu'il n'a pas. Et d'égrener l'énorme dette de 4 milliards d'euros du football anglais, le déficit de 150 millions d'euros subi l'an dernier par le foot français et même le déficit de 100 millions enregistré par le foot allemand qui faisait pourtant figure, jusqu'à présent, d'élève le plus sérieux de la classe.

« Gagner avec l'argent que l'on n'a pas. » Cela ne vous rappelle rien ? N'est-ce pas très ressemblant avec les contrats à terme, les « futures » des marchés financiers où l'on espère réaliser un bénéfice sur la vente à terme d'un produit que l'on n'a pas encore acheté pour la bonne raison que l'on ne dispose pas de l'argent nécessaire ? Thiriez regrette vivement que le football professionnel se soit ainsi engagé dans les pratiques spéculatives les plus critiquables des marchés financiers. Platini partage ce sentiment. On leur souhaite bonne chance dans leur bras de fer contre les faux milliards du foot.

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