TOUT EST DIT

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lundi 14 février 2011

Duo d'infortune

Le nouveau duo de la téléphonie mobile qui a vu le jour vendredi n'a aucune chance. Même alliés, Nokia et Microsoft ne pourront guère faire d'ombre à Apple et Google. Combiner les volumes du finlandais aux logiciels Windows de l'américain ne suffira pas à battre l'iPhone ou Android. L'union de deux faibles donne, il est vrai, rarement naissance à un fort. Surtout si les compagnons d'infortune trouvent face à eux des adversaires ayant acquis une avance considérable que rien ne devrait pouvoir ralentir. Apple, qui contrôle à la fois le « hard » et le « soft », a fait de la vitesse de prise de décision un atout redoutable. Google, qui peut s'appuyer sur une dizaine de partenaires fabricants de terminaux, a de son côté la force du nombre.

Sans appui extérieur, le partenariat non exclusif entre Microsoft et Nokia, ne permettant pour l'instant ni d'aller plus vite, ni de faire de réelles économies, n'apportera pas grand-chose. L'américain et le finlandais sont néanmoins moins seuls que semblent le croire les marchés financiers qui ont sanctionné extrêmement durement l'annonce de cette alliance. Ce tandem peut en effet devenir un trio à l'échelle mondiale : Nokia et Microsoft doivent et peuvent faire des principaux opérateurs télécoms leurs alliés objectifs et surtout financiers.

Les Orange, ATT, Vodafone sont bien sûr concurrents au quotidien mais ils ont aussi deux ennemis communs : Apple et Google. Le premier a certes dopé le marché très rémunérateur de l'Internet mobile. Mais au-delà de la fascination qu'elle exerce sur le grand public, la firme à la pomme est une entreprise secrète et arrogante. Elle dicte de façon unilatérale ses conditions à ses meilleurs clients -les opérateurs -et a clairement l'ambition de les concurrencer de plus en plus. Elle capte une part croissante de la valeur en prélevant des commissions sur les ventes d'applications et de contenus réalisés via un iPhone. Demain, elle veut se transformer en porte-monnaie électronique. Google, lui, fait le pari que le terminal, le logiciel et les communications vont se banaliser. La valeur ne sera plus que dans les services et la publicité. Face à un Apple qui énerve et un Google qui fait peur, les opérateurs ont besoin d'alliés. C'est ce que va devoir chercher à devenir le duo « Windokia ». Si leurs produits finissent par supporter la comparaison avec les iPhone ou « Android phones », les opérateurs seront prêts à les subventionner massivement pour dresser un obstacle sur la route de Google et d'Apple. C'est sans doute le seul espoir pour Nokia et Microsoft.

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