Le président de BNP Paribas Michel Pébereau juge qu'il est inefficace de cibler trop sévèrement les gros établissements bancaires au prétexte qu'ils présentent un risque systémique plus élevé car de telles mesures fausseraient la concurrence.
Cet établissement n'aurait pas, selon lui, été présenté à l'époque comme un établissement présentant un risque systémique. Il a ajouté qu'elle aurait échappé aux mesures les plus strictes si elles avaient alors existé.
Les pays membres du G20 ont approuvé de nouvelles normes prudentielles connues sous le nom de Bâle III qui exigent des ratios de fonds propres plus exigeants qu'auparavant.
Le Conseil de la stabilité des banques étudie désormais l'hypothèse d'imposer des règles plus exigeantes à l'égard des banques présentant un risque systémique (SIFI). "Limiter la définition des SIFI à une poignée d'établissements d'importance systémique ne permettra certainement pas d'englober les cas les plus susceptibles de remettre en question la stabilité financière dans un avenir proche", a-t-il dit.
"La seule chose qui se produira avec certitude, c'est la destruction des conditions de concurrence équitable, en contradiction complète avec les objectifs du G20 et la création de nouvelles situations d'arbitrage réglementaire, certaines entités étant moins régulées que d'autres tout en exerçant la même sorte d'activités."
Selon Michel Pébereau, une régulation excessive aurait un impact sur la croissance des pays développés qui cherchent actuellement à reprendre de l'allant.
Plutôt que de se focaliser l'idée d'imposer des ratios de fonds propres plus élevés, les régulateurs devraient selon lui améliorer la surveillance de toutes les banques quelle que soit leur taille et concevoir des mécanismes de résolution des problèmes affectant les établissements en faillites en s'inspirant notamment du système des dépôts garantis.
Il a en outre plaidé en faveur d'une révision des règles sur les provisions de liquidités fixées par Bâle III, expliquant qu'elles se traduiraient par 1.700 dollars de pertes pour le secteur si elles restaient en l'état.
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