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jeudi 17 février 2011

Moyen-Orient : la révolte se propage aux chiites de Bahreïn

Des milliers de personnes ont défilé à Manama, capitale de cet archipel du golfe Persique, pour les obsèques d'un des deux manifestants tués lundi lors d'un premier mouvement de contestation convoqué par Internet. 


  La propagation aux pays arabes de la révolte partie de Tunis a changé de dimension hier avec les manifestations de Bahreïn. C'est en effet la première monarchie pétrolière touchée, de surcroît sur fond de discriminations religieuses et de rivalités géostratégiques.

Des milliers de personnes ont défilé à Manama, capitale de cet archipel du golfe Persique, pour les obsèques d'un des deux manifestants tués lundi lors d'un premier mouvement de contestation convoqué par Internet. La plupart des contestataires étaient de confession chiite, comme les deux tiers des 600.000 citoyens de Bahreïn. Certains, à l'image d'Ali Salmane, chef du parti d'opposition Wefaq, réclamaient seulement l'instauration d'une «  véritable monarchie constitutionnelle où le gouvernement serait désigné par le peuple », ainsi que le limogeage du Premier ministre, Khalifa bin Salman Al Khalifa, en poste depuis... 1971. A l'inverse, d'autres ont carrément réclamé la chute du régime, c'est-à-dire de la monarchie sunnite des Khalifa qui truste les postes ministériels.
Les chiites se plaignent régulièrement de discriminations dans l'emploi et les services publics, au profit de la minorité sunnite. Cependant, ils disposent généralement d'un niveau de vie convenable, le PIB par habitant s'élevant à 28.000 dollars grâce, pour moitié, au pétrole (dont les réserves sont presque épuisées toutefois) et à un centre financier régional dynamique, aux actifs évalués à 217 milliards de dollars. La vie politique à Bahreïn est aussi relativement démocratique, ce qui est rarissime dans la région, bien que les dernières législatives aient été marquées, en octobre dernier, par l'arrestation de centaines de chiites qui protestaient contre le « charcutage » des circonscriptions.
Les manifestations des derniers jours sont d'autant plus explosives que Bahreïn (où est basée, en outre, la 5e flotte américaine, en charge du golfe Persique et de l'Afrique) est depuis longtemps l'objet d'une rivalité entre l'Iran chiite, de l'autre côté du golfe Persique, et l'Arabie saoudite sunnite, à laquellle l'archipel est d'ailleurs relié par un pont de 25 kilomètres. Riyad, numéro un mondial du pétrole, est très sensible aux ingérences iraniennes et à toute révolte chiite car ses champs pétrolifères se trouvent situés dans des régions peuplées essentiellement par sa propre minorité chiite, laquelle souffre aussi de discriminations dans le royaume saoudien...

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