TOUT EST DIT

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jeudi 17 février 2011

Premiers signes de faiblesse chez DSK

Contradictoires, les enquêtes d'opinion trahissent les interrogations de l'électorat de gauche.
Les compteurs se mettent à trembler. Le rapport de forces que les sondages enregistraient depuis des mois commence à fléchir. L'opinion n'est plus si unanime pour encenser Dominique Strauss-Kahn. Le directeur général du FMI, qui n'a pas encore dit s'il souhaitait être candidat aux primaires socialistes, pourrait-il commencer à douter ? «La force de son retour repose sur la force de l'opinion», observe un de ses amis. S'il caracole toujours en tête de la course, sa candidature reste à construire. Et déjà il subit des attaques.
En fin de semaine, le favori socialiste pour 2012 sera à Paris, où il participe aux réunions des ministres des Finances du G20. Au sein du gouvernement, on devrait en profiter pour rappeler à quel point on souhaite qu'il termine son mandat à la tête du Fonds. «Nous avons besoin de lui là où il est», a déclaré mardi la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. Mais DSK devrait voir aussi «ses amis»… ses amis politiques avec qui il pourra réfléchir aux conditions de son éventuel retour. «Ça s'achemine», dit-on . En tout cas, on lui prépare le terrain pour atterrir.
Il n'est pas question d'accélérer le tempo pour autant. Pour l'instant, il n'y a pas de raisons de s'affoler. «Il faut attendre les prochaines enquêtes d'intention de vote», explique un proche. Ne pas tirer de conclusions hâtives sur des chiffres qui sont encore contradictoires. Selon le baromètre Ifop pour Paris Match, DSK est la personnalité politique préférée des Français avec 79 % d'opinions favorables (+ 3 points). Selon une enquête Ifop pour France-Soir, il est le candidat préféré des sympathisants de gauche avec 43 % (+ 2 points). Mais, selon le baromètre Ipsos pour Le Point, il s'effondre auprès des sympathisants : - 14 points, à 54 % de jugements favorables. Martine Aubry le devance avec 75 % d'opinions favorables. Il est vrai qu'une année avant l'élection présidentielle, les sondages sont à prendre avec précaution.
Les adversaires de DSK prennent ces signes comme l'indice d'une faiblesse. S'il domine la compétition, il reste encore quatre mois avant le dépôt des candidatures aux primaires. Quatre mois de silence pour DSK, qui n'a pas le droit de s'exprimer sur la politique française, compte tenu de ses fonctions. La phrase d'Anne Sinclair, dans Le Point, expliquant qu'elle ne souhaitait pas que son époux fasse un deuxième mandat à la tête du FMI n'aura pas totalement calmé les impatiences.
La baisse était inévitable, admettent les partisans de Strauss-Kahn. «J'ai toujours dit que les sondages actuels étaient irréels», a déclaré mardi sur France Inter le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, le bras droit de DSK. «Quand vous êtes à 75 % d'opinions favorables, qu'est-ce que vous pouvez faire ? Vous ne pouvez pas passer à 100 %, vous descendez obligatoirement.» La question est de savoir si cette baisse va continuer et si elle se poursuivra s'il est candidat. Pour les partisans d'une candidature de Martine Aubry, la fragilité de DSK réside là : on craint l'effet toboggan, la chute ininterrompue.
«Au fur et à mesure que la probabilité de sa candidature devient plus forte, on sort du caractère plébiscitaire», reconnaît l'ancien ministre Pierre Moscovici. Mais, pour lui, «la popularité de DSK n'est pas friable» : le directeur du FMI est «calé sur les attentes des Français», notamment en matière de relance de la machine économique. À voir : les propositions de Dominique Strauss-Kahn ne sont pas encore connues et rien ne dit qu'elles ne seront pas «clivantes».
Dominique Strauss-Kahn s'est fait une raison : s'il décide d'être candidat, il devra se battre. L'idée d'une haie d'honneur qui le mènerait vers l'Élysée s'éloigne.

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