vendredi 26 novembre 2010
La volatilité de l'euro, premier frein aux envies d'exportation des PME françaises
Selon une étude réalisée par l'assureur crédit Euler Hermes, la question des taux de change est le principal frein à l'exportation cité par les chefs d'entreprise. Cette préoccupation arrive juste devant le manque de sécurité des paiements à l'étranger.
Le nombre d'entreprises françaises exportatrices a beau baisser constamment depuis plus de cinq ans, celles-ci ont toujours plus soif d'expansion à l'international. Huit PME exportatrices sur dix souhaitent ainsi augmenter la part de leur chiffre d'affaires à l'étranger, selon une étude présentée jeudi 25 novembre par Euler Hermes. Et à l'heure où la reprise mondiale est tirée par les pays émergents, les 882 PME interrogées entre mai et septembre par l'assureur crédit sont, sans surprise, de plus en plus attirées par les fameux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
Mais entre désir et réalité, il y a un pas que les PME n'osent -ou ne peuvent -pas toujours franchir : « La structure des exportations évolue finalement assez peu, alors que les entreprises s'intéressaient déjà aux pays émergents avant la crise », souligne Karine Berger, chef économiste d'Euler Hermes. Plus des deux tiers des produits français sont toujours exportés sur le Vieux Continent.
Il faut reconnaître que vendre dans les contrées lointaines n'est pas sans risque. Surtout quand l'euro ne cesse de faire du yo-yo, comme c'est particulièrement le cas depuis le début de l'année. Or, la question des taux de change est le principal frein à l'exportation cité par les chefs d'entreprise. Près de la moitié (48 %) jugent ce frein « important », juste avant le manque de sécurité des paiements à l'étranger (47 %) et très loin devant le manque d'aides publiques (14 %).
« Au-delà des questions de compétitivité induites, une volatilité accrue de l'euro peut produire un fort effet de ciseau sur la trésorerie des entreprises, avec des coûts et des revenus libellés dans des monnaies différentes », poursuit Karine Berger. Quant aux risques d'impayés, ils sont d'autant plus aigus que les taux de recouvrement des créances dans les BRIC sont bien inférieurs à la moyenne des pays riches de l'OCDE.
Faire de l'export comporte donc des risques importants. Et ce n'est pas pour rien si, depuis 2002, le taux de défaillance des entreprises exportatrices est supérieur à celui des PME qui ne vendent qu'en France. Sauf que, derrière cette moyenne, se cachent des destins très différents selon la proportion du chiffre d'affaires réalisée à l'export : « Effectuer plus de la moitié de ses revenus à l'étranger devient un élément de solidité et le niveau de défaillances est alors plus faible que pour les entreprises domestiques », constate Euler Hermes.
Car pour arriver à un tel niveau sans risquer de se mettre en péril, les PME ont adapté leurs structures, mis en place une équipe dédiée à l'export et se sont dotées de moyen de couverture. Ce que n'ont pas forcément fait les plus petites. Au final, mieux vaut donc faire très peu à l'international ou franchement beaucoup. Entre les deux, les PME s'exposent aux aléas de la conjoncture mondiale sans être préparées pour y faire face. C'est donc la montée en puissance à l'exportation qui est la phase la plus critique.
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