TOUT EST DIT

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vendredi 26 novembre 2010

Très générale


L'effet Harry Potter avait sans doute laissé espérer dans les rangs de la majorité que le « collaborateur » devienne hyper-premier-ministre au simple énoncé de quelque formule magique. Mais l'Assemblée n'est pas l'école des sorciers et François Fillon pas du genre à sortir des clous à grandes enjambées. Même s'il a changé de costume pour s'habiller désormais en taille patron, au cas où il grandirait encore, il est soigneusement resté sur le registre de la voix de son maître. Dans un discours de politique très générale, largement prévisible dans les petites touches distillées depuis une semaine, il a fait la synthèse d'une feuille de route un peu mollassonne pour la présidentielle plutôt qu'un programme de gouvernement.


Certes on a bien réentendu les divergences sur la faillite de la France, la fragilité du pacte républicain, les jurés populaires, mais la rigueur est affirmée, comme le combat pour la sécurité et la lutte contre l'immigration. Le Premier ministre s'est délecté à enterrer le bouclier fiscal mais il fallait gratter profond dans son expression sur la « cohésion sociale » pour dénicher une référence aux malaises exprimés par la rue.


Sauvé de l'usure sondagière par l'effet de miroir inversé, François Fillon a trouvé un indéfectible soutien auprès des députés et des sénateurs qui apprécient ses comportements sans dérapages et son assise républicaine irréprochable. Il leur doit d'avoir survécu à la morosité des journées sans agenda et de ne pas avoir laissé exploser ses rages rentrées contre les collaborateurs de l'Élysée dont Nicolas Sarkozy, lui-même, reconnaît qu'il leur a trop laissé la bride sur le cou. Pourtant le Premier ministre va devoir écoper le paradoxe d'une popularité qui n'évite pas le rejet dans l'opinion de la politique sarkozyenne qu'il assume et dont il est assez souvent l'inspirateur.


Le discours sur la réforme a remis la droite dans la bataille des idées et sur le chemin du travail. Dans les offices grégoriens de l'abbaye de Solesmes, la commune de François Fillon, on appelle cela la voie des hymnes. Nombreux étaient les fidèles qui, hier, les ont chantés. En sachant bien qu'en politique le gloria n'est pas éternel et que l'ordre humain vient toujours interrompre les séraphins de la louange.

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