TOUT EST DIT

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vendredi 26 novembre 2010

Ah, si Haïti était une banque...

Des élections à Haïti ? Franchement, pour quoi faire ? Pour reconduire un gouvernement incapable de gouverner car sans moyens, donc sans pouvoir ? Ou le remplacer par un autre tout aussi inapte pour les mêmes raisons ? Sans oublier la corruption généralisée dans les milieux politiques et dans l'administration, ou du moins ce qu'il en reste. Une corruption inexcusable mais qui pousse si bien sur la misère.
Et c'est le vrai problème d'Haïti. Que de compassion après le tremblement de terre de janvier et que d'argent promis ! Mais où sont les premiers des 10 milliards de dollars claironnés par les pays donateurs ? Et les maisons -des cabanons, plutôt- à construire pour 1,5 million de sans-abri qui, la plupart encore, vivent sous des tentes ? Certes, des projets ont été réalisés comme ces 500 maisonnettes achevées fin août, sous l'égide de la Croix-Rouge française, sur 30 000 annoncées, plus 4 000 autres (de 18 m² !) sur les 10 000 relevant d'un programme coordonné par l'ONU. Une lenteur qui serait aussi à attribuer à la bureaucratie haïtienne freinée par des propriétaires fonciers peu désireux de céder des terrains à leurs compatriotes sinistrés.
Fin juillet, donc six mois après le séisme du 12 janvier, une enquête canadienne avait estimé que seulement 1,9% (bien 1,9% !) de la tranche de 5 milliards à verser dans les deux ans aux Fonds de Reconstruction de Haïti (géré par la Banque mondiale, l'ONU et divers organismes) avaient effectivement été payés.
Depuis, l'aide a été accélérée. Mais le compte n'y est toujours pas. Les ONG restées sur place dans un sentiment d'abandon font ce qu'elles peuvent. Comment déblayer les décombres quand les bulldozers et les engins lourds fièrement exhibés par l'armée américaine les jours qui ont suivi le tremblement de terre ont été rembarqués ? Comment réparer les réseaux d'eau potable et réaliser les indispensables travaux d'assainissement pour empêcher la propagation de l'épidémie de choléra ?
Ah, si Haïti était une banque américaine ou irlandaise en péril, menaçant le dollar ou l'euro ! Les milliards, n'en doutons pas, tomberaient du ciel. Et avec cette manne, une foule d'experts pour reprendre les comptes en mains. Or, c'est ce qui manque à Haïti : une tutelle internationale dotée de fonds conséquents pour, un temps du moins, gérer le pays. Et non le laisser à de trop longues dynasties de « Papa Doc », de « Bébé Doc », d'Aristide, de Préval ou à d'autres prédateurs. A la classe des possédants surtout préoccupés par le maintien de ses privilèges...
Mais qui s'intéresse à Haïti ? Le pays est vraiment trop pauvre, sans ressources naturelles et même sans la moindre importance stratégique. Le monde des riches a bien d'autres soucis...


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