TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 26 novembre 2010

Crever l'abcès ?


De révélations en révélations, la pelote Karachi se dévide et laisse apparaître des lézardes dans les lignes de défense. Le président de la République affirmait n'avoir rien à voir avec cette histoire, mais toute une série de documents, rapports d'enquête de police, courriers et notes, viennent le démentir en levant un coin de voile sur l'opacité des contrats, commissions et rétro commissions en cause. En attendant la fameuse liste des destinataires dont l'ancien président Giscard d'Estaing ne doute pas qu'elle existe, pour l'instant à l'abri du secret défense.


Les « omni embêtements » quotidiens dont faisait part hier « l'omni président », ne risquent donc pas de s'estomper. L'autre ligne de défense sur les comptes de campagne d'Édouard Balladur est elle aussi mise à mal puisque l'on sait désormais au prix de quelles contorsions ils ont été validés par le Conseil constitutionnel. Ou plutôt par le président de l'époque, dont la voix aura été décisive. Face aux irrégularités encore plus graves des comptes de Jacques Chirac, Roland Dumas n'a pas voulu invalider l'élection elle-même. Le politique a primé sur le droit, ce qui n'est pas sans soulever d'autres sérieuses questions.


À ce stade, répétons-le, le lien entre les irrégularités des comptes de campagne, des rétro commissions et l'attentat de Karachi, n'est pas prouvé. Peut-être ne le sera-t-il jamais. Ce qui semble moins exclu, en revanche, c'est que les coulisses obscures des contrats d'armement en cause et de leurs rétro commissions ne finissent par s'éclairer pour peu que tous les documents sortent et que témoignent d'autres acteurs de l'époque.


La mèche allumée se rapproche du baril de poudre, de cette vérité qui, si elle éclate en affaire d'État, fera l'effet d'une déflagration politique. Sans doute est-ce cette crainte qui explique les tentatives d'éteignoir des deux enquêtes en cours, noyées dans les souhaits hypocrites que la justice agisse en toute liberté. Au lieu de ces révélations au compte-gouttes, sorte de supplice quotidien pour la démocratie, pourquoi ne pas crever l'abcès quoi qu'il en coûte ? Avant qu'il ne soit trop tard.

0 commentaires: