TOUT EST DIT

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jeudi 2 décembre 2010

 La France AAA "à l’heure actuelle"

 Sur les marchés financiers, les tensions restent fortes depuis l’annonce, dimanche, du plan de sauvetage de l’Irlande. Et une rumeur a couru mardi selon laquelle une des principales agences de notation, Standard & Poor’s, pourrait dégrader la note de la dette française, qui bénéficie aujourd’hui d’un triple A (c’est très bien).

Cette rumeur n’a pas été directement commentée par l’agence, mais son patron mondial a donné ce mercredi matin une interview aux "Echos" pour indiquer, "qu’à l’heure actuelle, la France mérite son triple A". Cette rumeur a néanmoins suffi pour que l’écart entre les taux d’intérêt français et allemand augmente légèrement – avant de redescendre.

La question est simple : joue-t-on à se faire peur en imaginant la tornade toucher la France ? La réponse est selon toute vraisemblance oui ! Naturellement, il faut le prouver parce que certains vont se dire : un journaliste qui dit cela, c’est qu’il a reçu par mail les éléments de langage de l’Elysée et de Bercy. Outre le fait que cela ne se passe pas comme cela ( !), quelques éléments montrent que la France n’est pas vraiment menacée.

Pourquoi alors cette rumeur a-t-elle trouvée des oreilles attentives ? Il se passe qu’il y a une panique générale et que tous les pays sont touchés par cette tension sur les taux d’intérêt, la France comme les autres. Depuis 48 heures, les investisseurs reconnaissent que ce qui a été fait pour l’Irlande est bien ; mais ils voudraient que le Portugal (ce qui est probable) et l’Espagne soient mis aussi sous le parapluie européen – au cas où ils auraient des problèmes bancaires et budgétaires – parce qu’ils n’y voient pas très clair. La façon dont le secteur privé sera impliqué ne leur paraît pas limpide non plus.

Bref, ces investisseurs trouvent que l’Europe, c’est compliqué : qui décide ? Quelles sont les règles ? Et s’ils ne quittent pas l’Europe, ils ne viennent plus. C’est pour contre-attaquer que l’on a vu Christine Lagarde mardi sur la BBC ou CNN.

Les dirigeants européens ont au fond un dilemme à résoudre : si on aide le Portugal, qui après ? L’Espagne, l’Italie, la Belgique ? Ils croisent donc les doigts pour que soit entendu le message essentiel de dimanche, qui est que l’Allemagne choisit définitivement de soutenir l’euro. La Une de mardi du "Wall Street Journal", la bible des financiers, qui titrait sur ce point, a été remarquée dans beaucoup de capitales.

Pourquoi la France serait-elle épargnée alors que sa situation financière est pour le moins tendue ? Elle offre certes deux défauts pour les marchés. Ses comptes sont mauvais et elle n’a jamais respecté ses engagements par le passé. Mais, en face de cela, il y d’autres éléments qui pèsent lourds. Elle emprunte à des taux bas (rien à voir avec ceux de la Grèce ou de l’Irlande) ; elle a presque fini d’emprunter les 188 milliards d’euros dont elle avait besoin cette année pour payer ses dépenses ; elle sait faire rentrer ses impôts ; et, enfin, elle vient de faire une réforme des retraites difficile. Il est donc farfelu "à l’heure actuelle" de penser que la France va souffrir particulièrement. Ce n’est pas elle qui inquiète, c’est l’avenir de la zone euro et de l’euro.


CETTE CLASSIFICATION ME FAIT PENSER À CELLE DE L'ANDOUILLETTE.
PAS VOUS ?

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