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jeudi 2 décembre 2010

Crise de la zone euro : la BCE appelée à la rescousse

Les marchés attendent avec fébrilité le verdict de la BCE, la Banque centrale européenne, qui réunit son conseil ce jeudi. Avec l'espoir que Jean-Claude Trichet (qui s'exprime à 14h30) et ses pairs ne mettront pas fin à leur politique monétaire non conventionnelle. A découvrir ce jeudi dans La Tribune : cinq scénarios pour sortir de la crise de la zone euro.
 La Banque centrale européenne préparait ouvertement sa stratégie de sortie de crise et, lors de sa conférence de presse du début novembre, son président, Jean-Claude Trichet, avait donné rendez-vous à ses interlocuteurs le 2 décembre pour en détailler les modalités et le calendrier. Et, patatras, la brutale aggravation de la crise de la dette souveraine dans la zone euro a remis en cause cette feuille de route. Trichet est à nouveau appelé à jouer à la fois le pompier et le Messie. Les marchés attendent de lui qu'il ouvre plus grandes encore les issues de secours, qu'il éteigne l'incendie et qu'il rende aux acteurs des marchés leur sérénité perdue.
D'ores et déjà, la BCE qui semblait avoir mis un terme à son programme de rachats de titres des dettes publiques des pays en détresse, mis en place en mai au plus fort de la crise grecque, a dû le réactiver pour parer aux turbulences qui secouent maintenant l'Irlande et menacent de dégénérer vers les autres pays du « club Med ». Après trois semaines d'interruption de ces rachats, l'institut d'émission de Francfort s'est porté acquéreur la semaine dernière de 1,348 milliard d'euros de titres de dette, le montant le plus élevé depuis deux mois, contre 713 millions la semaine précédente, ce qui porte à un total de 67 milliards d'euros ses rachats d'obligations publiques depuis mai. Rachats systématiquement stérilisés pour ne pas mettre en péril la mission de gardienne de la stabilité des prix.
Deux options
Ce jeudi, jour de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, deux options s'offrent à ses sages : renforcer l'arsenal de mesures conventionnelles ou dégainer « l'arme nucléaire ». La première option conduirait la BCE à proroger le dispositif d'allocations de liquidités aux banques en quantités illimitées et à taux fixe lors de ses opérations de refinancement, qui devait prendre fin à la mi- janvier. Quitte à continuer à tolérer l'addiction des banques à la monnaie de la banque centrale, devenue le prêteur en premier ressort et non, comme le veut sa mission, en dernier. La BCE a déjà mis fin à ses opérations exceptionnelles à six mois et un an, dont la dernière arrivera à échéance le 23 décembre, mais elle a, depuis, interrompu le processus de normalisation et sert toutes les demandes des banques lors de ses adjudications de routine à une semaine et à un et trois mois. Ce serait faire preuve de « flexibilité » que de prolonger ces mesures non conventionnelles durant le premier trimestre de 2011, tout en répétant qu'elles sont « par nature transitoires ».
Face aux dysfonctionnements obligataires et au regain de tension sur le marché monétaire, la seconde option est celle de l'arme nucléaire, ainsi baptisée par les marchés dès le mois de mai, car la BCE avait dû se faire violence pour utiliser un outil qu'elle avait jusque-là récusé. La BCE pourrait annoncer qu'elle renforcera, si besoin, son dispositif de rachats d'emprunts d'État - ce qu'elle a déjà commencé à faire. Mais il est tout à fait improbable qu'elle aille au-delà, notamment qu'elle s'engage sur des objectifs chiffrés qui risqueraient de « stresser » les marchés au lieu de les rassurer. Et d'avoir des répercussions politiques négatives, notamment dans les pays vertueux de la zone euro.
A découvrir ce jeudi dans La Tribune : cinq scénarios pour sortir de la crise de la zone euro.
 

Jean-Claude Trichet n'exclut pas une politique monétaire non conventionnelle

Le président de la Banque centrale européenne qui a salué l'alignement de l'Union européenne sur le FMI concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES) ne veut pas entendre parler de "guerre des monnaies". Il précise également qu'il n'écarte pas la possibilité d'émissions obligataires communes.

 Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a salué mardi la décision européenne de s'aligner sur le Fonds monétaire international (FMI) concernant la participation du secteur privé à la gestion d'une crise de la dette souveraine.
L'Union européenne a décidé d'établir clairement la participation du secteur privé au MES (Mécanisme européen de stabilité), structure de gestion des crises. Ce dernier entrera en vigueur en 2013, en s'inspirant des principes en vigueur au sein du Fonds monétaire international.
Il se substituera à l'actuelle Facilité européenne de stabilité financière (FESF). "J'ai appelé les Etats à clarifier leur position et à éviter toute ambiguïté vis-à-vis des investisseurs, des épargnants et des professionnels des marchés", a-t-il déclaré devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
"Je le dis de manière très explicite: l'Europe sera en phase totale avec la politique et les pratiques du FMI pour ce qui concerne la participation du secteur privé; la position rendue publique dimanche dernier par les Etats est une clarification utile".
Jean-Claude Trichet a réaffirmé le diagnostic de la BCE suivant lequel la situation économique et celle du crédit se sont améliorées dans la zone euro.
Il a également fustigé le concept de "guerre des monnaies". "La concept de 'guerre des monnaies' est tout à fait hors de propos", a-t-il dit. "Nous n'avons besoin de guerre d'aucune sorte mais d'un engagement fort et renouvelé à une coopération confiante et résolue".
"Nous considérons tous qu'une volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change ont des implications négatives pour la stabilité économique et financière", a-t-il ajouté.
Il a enfin exhorté les pays émergents à s'acheminer vers des taux de change plus souples et à laisser leurs monnaies s'apprécier, jugeant que c'était dans leur intérêt tout comme dans celui de la communauté internationale.
Il n'écarte pas la possibilité d'émissions obligataires communes
Répondant ensuite aux questions de la commission, Jean-Claude Trichet a précisé que la BCE n'avait jamais été partisane d'émissions obligataires regroupant plusieurs pays de la zone euro mais ajouté qu'il ne fallait pas en exclure catégoriquement la possibilité.
"Evidemment, il ne faut jamais dire: 'fontaine je ne boirai pas de ton eau', mais ce qui n'était pas, à notre avis, ce qui était nécessaire et adapté. Pour le moment, les Etats se sont engagés sur une autre voie", a-t-il dit.
Il a ensuite dit que la banque centrale n'avait pas d'opinion sur le bien-fondé d'une émission commune et que c'était une décision qu'il appartenait aux Etats de prendre.

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