Finissons en d’abord avec une grosse bêtise : le Fillon nouveau n’est pas un hyper-Premier ministre et le président de la République un président manchot, amputé d’une partie de ses pouvoirs.
Il y a eu un nouvel accord entre deux hommes qui travaillent ensemble depuis quatre ans et la répartition des rôles tient compte de la circonstance majeure de l’élection présidentielle dans seize mois. Le Premier ministre confirmé d’un gouvernement renforcé assurera la gestion des affaires au quotidien tandis que le président de la République candidat s’engagera dans le processus de son éventuelle réélection.
L’un, François Fillon, continuera ce qu’il a entrepris et l’autre, Nicolas Sarkozy, écrira le deuxième tome, le roman de 2012 dont il livrera la préface aux Français dès ce soir à la télévision. M. Sarkozy a certes hésité un moment entre la continuité musclée et les charmes de l’aventure, il a choisi, mais avait-il vraiment le choix si l’on songe qu’un Fillon à l’extérieur aurait pu devenir un Fillon recours pour 2012.
Le remaniement accompli, Nicolas Sarkozy, comme en 2007, va s’employer à rassembler la droite, toute la droite, pour le premier tour. D’où ce gouvernement RPR-UMP où se retrouvent ensemble les poids lourds et les fidèles, les meilleurs et les teigneux, sous la houlette du Premier ministre. Avec ce gouvernement de combat recentré sur les fondamentaux, autorité, sécurité, réformes, M. Sarkozy espère arriver en tête au premier tour avec un objectif de 30 %, ce qui suppose de réduire l’espace de l’extrême droite et du centre.
Le dispositif politique de la droite pour l’élection présidentielle est donc en ordre de marche tandis que la gauche piétine dans l’attente de son porte-drapeau et de son programme. Le calendrier socialiste, qui prévoit la désignation du candidat lors des primaires à l’automne 2011, est à cet égard complètement dépassé, ce qui préoccupe déjà François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Des pressions de plus en plus fortes vont donc s’exercer sur M. Strauss-Kahn pour qu’il dévoile ses intentions. Quelques indices montrent qu’il s’y prépare et la rencontre Sarkozy - Strauss-Kahn à l’Elysée cette semaine ne manquera pas de sel.
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