TOUT EST DIT

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mardi 16 novembre 2010

La comédie du pouvoir

« Tout ça pour ça !… » C’est ce que pense la majorité des Français après la mise en place d’un nouveau gouvernement, dont le Premier ministre est François Fillon. Nous venons de vivre une nouvelle illustration de cette « comédie du pouvoir » que décrivait Françoise Giroud dans les années 1980.
Mais, dans la comédie du pouvoir, il y a la part de la comédie et, plus sérieusement, la part de l’exercice du pouvoir.

– La comédie – l’Etat-spectacle –, ce fut cette annonce inédite, six mois à l’avance, par le président de la République d’un changement de gouvernement. Ce fut aussi le feuilleton, lui aussi sans précédent, des primaires (ou d’un concours de beauté) entre les prétendants à Matignon, avec le plan B (Borloo ou Baroin) pour revenir au plan A (avec Fillon). Il serait sage, à l’avenir, de se passer de cette « star académie » politique.

– Mais, pendant ce temps, l’exercice du pouvoir, ce fut pour le Premier ministre de faire le job, de tenir la boutique pendant que le Président menait à son terme la réforme des retraites, malgré de fortes résistances et la ténébreuse affaire Bettencourt. Pour François Fillon, ce fut l’épreuve initiatique au cours de laquelle le « collaborateur » devint l’irremplaçable, émancipé, sans mentor, même s’il devra toujours rendre des comptes à son patron de l’Elysée.

– Dans cette nouvelle phase, le Premier ministre sera plus fort et sa marge de manœuvre élargie. Mais sa mission réformatrice sera la même. Grâce à un gouvernement resserré, plus costaud et plus homogène, sans les fioritures de la défunte ouverture, il aura deux missions prioritaires.

La première est l’emploi en général, celui des jeunes en particulier dans une société malade de sa jeunesse. La seconde est l’équité dans un pays qui ne décolère pas devant l’injustice : équité fiscale, équité sociale, équité entre les sexes et les couleurs de peau.

Avec un Premier ministre mûri et aguerri, un gouvernement irréprochable où aucun accroc ne devra être toléré, la droite sera en ordre de marche. Avec dix mois d’avance sur le PS.


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