Le patron du Fonds monétaire international a assuré que ses fonctions actuelles ne l'avaient pas fait dériver sur l'échiquier politique. Mais il n'en a pas pour autant dit plus sur ses intentions pour la présidentielle.
mardi 16 novembre 2010
Dominique Strauss-Kahn soigne sa gauche
Je suis bien un homme de gauche. C'est le message que s'est évertué à faire passer lundi Dominique Strauss-Kahn sur France Inter, au micro de Patrick Cohen. Alors que Jean-Luc Mélenchon et l'aile gauche du PS semblent parfois ouvertement en douter (même s'il s'agit surtout d'une posture), le patron du Fonds monétaire international a assuré que ses fonctions actuelles ne l'avaient pas fait dériver sur l'échiquier politique. Tout au long de son interview centrée sur les résultats du dernier sommet du G20, il s'est référé bien plus que d'habitude à la « gauche », rappelant, par exemple, « combien il était important pour la gauche mondiale d'organiser la régulation ».
Mais il n'en a pas pour autant dit plus sur ses intentions pour la présidentielle, même si avec ses propos il a clairement signifié qu'il restait pleinement dans la course pour le moment. « C'est le FMI aujourd'hui qui est au coeur de ce dispositif, ça occupe tout mon temps », a-t-il insisté.
Interrogé sur les sondages qui lui sont favorables, il a répondu de la même manière. Dans un premier temps, il s'est dit « touché par ces sondages », et « très attentif à la situation française » ; dans un second temps, fidèle à son habitude, il a ajouté : « Je fais mon travail aujourd'hui et c'est la seule chose qui m'importe. »
La semaine dernière, c'est son épouse, Anne Sinclair, qui avait rappelé sur Canal+ ses « états de services » comme responsable politique socialiste. « Dominique est de gauche ! s'est-elle insurgée. C'est d'ailleurs une question qui me sidère : quand on a été trente-cinq ans au Parti socialiste, quand on a été ministre de Mitterrand, ministre de l'Economie dans le gouvernement Jospin, qu'on a été candidat à la primaire socialiste… Faut vraiment être tordu pour se dire que Dominique n'est pas de gauche ! » Un message aux proches de Martine Aubry qui, parfois, s'impatientent et souhaitent se démarquer afin de montrer que, contrairement à ce qui a été souvent dit, elle et lui ne sont pas interchangeables.
Ce que tendraient à confirmer certains sondages. Si Dominique Strauss-Kahn recueille 72 % de bonnes opinions auprès de l'ensemble des Français (IFOP-« Paris Match » du mois d'octobre), contre 64 % pour Martine Aubry, la première secrétaire du PS passe en tête auprès des sympathisants socialistes (88 % contre 77 % pour DSK). Surtout, c'est auprès des sympathisants de l'UMP que le patron du FMI réalise son meilleur score avec 83 % d'opinions favorables (contre 36 % pour la maire de Lille).
« La petite musique des détracteurs de DSK consiste à dire que s'il est aussi haut dans les sondages, c'est grâce à sa performance dans l'électorat de droite, souligne Jérôme Fourquet de l'Ifop. Pour eux, cela n'est pas utile, car c'est un électorat qui choisira le candidat de droite en 2012. »
Reste une autre interrogation, fondamentale : DSK a-t-il envie de revenir ? Anne Sinclair a déclaré qu'il se prononcera « quand il en aura envie »… Un calendrier qui n'est sans doute pas du goût de Martine Aubry et de ses proches.
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