TOUT EST DIT

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mardi 16 novembre 2010

Ni remaniement, ni reniement

Reconduction de François Fillon à Matignon, de Christine Lagarde et de François Baroin aux ministères de Bercy : peut-on s’attendre à une nouvelle étape économique et sociale ? La formule est éculée, mais c’est le changement dans la continuité ! Il n’y aura ni pause, ni rupture ni virage.

Le choix de Jean-Louis Borloo aurait marqué un tournant, peut-être pas réel, en tous cas supposé, vers plus de social - ce qui est un peu l’Arlésienne de la politique française. Mais les mots mêmes de “ virage social ” n’ont en fait pas du tout plu à Nicolas Sarkozy, pour qui la réforme des retraites, par exemple, est sociale puisqu’elle évite la banqueroute au régime par répartition.

En réalité, Jean-Louis Borloo constituait une réponse politique (vers les centristes) ainsi qu’une réponse syndicale (renouer avec eux après les manifestations) aux difficultés du chef de l’Etat. Mais était-ce une réponse gouvernementale (entendue comme la capacité à gérer les choses) et une réponse économique ? Nicolas Sarkozy et l’UMP ont jugé que non, et François Fillon s’est imposé (dans tous les sens du terme). Il faut relever qu’entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, on parle de relations compliquées, mais qu’ils sont d’accord sur tout sur le fond des choses, et d’abord les réformes et la rigueur.

Alors, que peut-on attendre de neuf ? Non, encore faudrait-il se demander pourquoi il faut toujours du neuf ! L’envie de faire du neuf sera de toute façon bridée par le fait qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses.

François Fillon ne sera pas là pour ouvrir les vannes budgétaires. Le communiqué de Matignon d’hier est en fait assez clair : il s’agit de “ renforcer la croissance de l’économie au service de l’emploi (et de) de promouvoir les solidarités ”. La priorité, ce sera 1 - La compétitivité : ce qui se passe en Allemagne (chômage bas, croissance haute) frappe beaucoup à Paris. 2 - L’équité, avec une réforme de la fiscalité (le bouclier, l’ISF). Il y aura aussi la dépendance des personnes âgées, et on ne peut pas exclure d’autres nouveaux chantiers encore inconnus.

Mais l’essentiel du message est : les réformes déjà faites sont assumées et pas reniées (ce qui aurait un peu le cas avec un virage) et elles peuvent (on verra) continuer.

Nicolas Sarkozy espère que ces réformes le feront gagner en 2012 ? Il compte sur la croissance, si le chômage finit par baisser. Il espère que la présidence du G20 l’aidera. Mais effectivement, au-delà des commentaires évidents et évidemment très tentants sur le “ tout çà pour çà ”, il pense que ses réformes finiront par être reconnues.

Car c’est un paradoxe et un mystère. Beaucoup de réformes ont été faites (qu’on soit d’accord avec elles ou pas) : universités, service minimum, carte judiciaire, régimes spéciaux, taxe professionnelle, baisse du nombre de fonctionnaires, fusion d’administrations, Pôle Emploi, investissements publics du grand emprunt, statut des ports, bref une douzaine au total. Mais l’opinion ne retient que le bouclier fiscal et la réforme des retraites.

Peut-elle changer d’avis ? Miser sur des réformes qui sont souvent intéressantes et importantes, mais peu perçues est un pari très audacieux. Comme l’est le fait de miser sur la continuité pour donner de l’élan.

Dernier point : en matière économique, l’Elysée va garder la main ou Matignon va “ exister ” davantage ? C’est Nicolas Sarkozy qui, cette semaine, fixera la ligne : c’est essentiel parce que l’opinion attend un projet économique. Pour le reste, il y aura peut-être un rééquilibrage mais il ne faut pas s’attendre à un hyper Premier ministre face à un hypo-président.

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LES COMMENTAIRES INTELLIGENTS:

Les Français semblent (on verra en 2012) retenir le matraquage de la presse publique (A2, A3, LCP, France Culture, France Info ..etc), la presse privée (Le monde, Mariane, Libé, Médiapart, Ru89, le Canard enchainé ..etc). A l’heure ou toute la presse parle de de Gaulle, on ne saurait trop dire ce qui a changé ou non entre de Gaulle et ses successeurs proclamés, on peut en disserter à perte de vue. Par contre ce qui n’a pas changé c’est le discours de la presse. Un exercice interessant consiste à prendre des articles du Monde de l’époque de Gaulle et de l’époque actuelle pour se rendre compte que la rethorique est la même : le dictateur le fachiste, le culte du pouvoir personnel, le fait de se prendre pour le Roi avec sa cours ..etc. ce n’est plus l’affaire Ben bella, mais l’affaire Tapi, les écoutes et cabinet noir de l’Elysée existait à l’époque ..etc
En fin de compte ce qui est grave n’est pas de démolir NS, qui n’est là que de passage, mais plutôt de prétendre être des journalistes de refflexions et d’investigations alors que ce ne sont que des propagandistes. Propagandistes qui mentent, trichent tordent l’informations. Et le plus beau c’est qu’ils prétendent défendre la démocratie ! quelle tristesse !

Rédigé par deareup


A dearup et poivre : on a la presse (et les médias) qu’on mérite.

Je ne sais pas si on peut juger de la presse aussi brutalement : pour ne prendre que deux exemples, Hubert Beuve-Méry, à l’origine choisi pour Le Monde par de Gaulle en 1944, est issu de la droite presque extrême et du vichysme modéré de l’école d’Uriage, sorte d’ENA de l’époque. Mais il s’agissait d’un homme qui alliait une grande culture à l’expérience de l’Europe centrale de l’avant-guerre, et qui a basculé dans la Résistance assez tôt. Le Général et Sirius s’affrontaient durement mais il semble qu’ils s’estimaient.

Quant à « La Cour » du Canard Enchaîné, on dit que de Gaulle faisait au moins mine de s’en amuser … J’ai longtemps lu Le Monde avant de l’abandonner pour cause de manque d’originalité accompagné de figarolisation, je lis Le Canard depuis plus de cinquante ans, même si maintenant je finis rarement ses articles pour cause d’écœurement devant les mœurs politiques actuelles … mais Le Canard n’y est pour rien, il n’est que le reflet, le messager, du cynisme et des désordres de notre temps.

Je crois que le reproche que l’on peut faire le plus communément à nos journalistes de tous bords est le manque d’expérience concrète et de culture historique : sortis du siècle souvent pipole, ou au moins consumériste et publicitaire, ils sont restés dans le siècle et ont oublié tous ceux qui se sont naguère trompés dans le pacifisme béat, puis dans la collaboration. Maintenant que je vis comme un trappiste (à part les Gitanes maïs et le Four Roses), je ne vois forcément plus les choses comme eux.

Alors, pourquoi faire des commentaires ? Parce qu’écrire à propos d’un sujet imposé de l’extérieur est sans doute la meilleure façon de réfléchir, je m’exprime aussi facilement par écrit, même si ma syntaxe, que je trouve trop verbale, laisse à désirer : c’est un des aspects de mon ancien métier. Pourquoi des commentaires presque exclusifs à Dominique Seux, quitte à le critiquer férocement ? Parce que j’avais commencé avec Erik Izraelewicz (ouquilé passé, çuila, conseiller de Raffarin pour la Chine ?) auquel Dominique a succédé en moins Alsacien, donc en plus pondéré.

Et puis, rions un peu … j’ai travaillé pour un patron suisse assez impérieux qui déclarait à ses cadres : « Réjouissez-vous lorsque je vous critique, c’est que je pense que vous pouvez vous améliorer, et posez-vous des questions lorsque je ne le ferai plus ! ». Pourquoi beaucoup de commentaires en ce moment ? Ben … parce que, avec ce temps pourri, se balader avec deux cannes anglaises et un manche de parapluie entre les dents, ça n’est pas très commode … sans oublier que contempler mes chats qui font des efforts héroïques pour dormir le plus longtemps possible dans les fauteuils du salon me déprime légèrement.

Je lis encore les journaux suisses et en particulier Le Temps, redoutables donneurs de leçons mais qui savent encore faire des analyses, plus de journaux allemands car cette langue, que j’ai naguère pratiquée à peu près convenablement, me fatigue, mais le peu que je m’efforce de déchiffrer me montre qu’ils sont encore de qualité. Je boude les journaux anglais et américains, trop naïfs ou incultes à de rares exceptions près, et j’ouvre rarement un titre de journal français : les peuples ont les médias qu’ils méritent, ce qui changera peut-être avec Internet lorsque les commentateurs produiront des textes de qualité.

Rédigé par Blackstream

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