Commencer à discuter en soulignant qu’il n’y a pas de « fatalité de l’échec » pourrait donner une tonalité un peu inquiétante aux débats de la conférence sur le climat qui s’ouvre au Mexique. Il est vrai qu’il n’y a pour l’instant aucune raison d’être euphorique. Les mêmes causes ayant tendance à produire les mêmes effets, ce qui s’est passé à Copenhague pourrait se répéter à Cancun : accord minimum, calendrier incertain, moyens flous… Ce serait bien sûr très dommage.
Les 190 pays réunis dans cette station balnéaire ont en main l’avenir, sinon de la planète, au moins de l’effort engagé à Rio en 1992 pour tenter de la préserver. Qui pourrait douter qu’il faut encore l’amplifier ?
La question est bien sûr d’abord celle de la disponibilité des nations, de la bonne volonté des gouvernements. Chacun plaide évidemment qu’il a mieux à faire : en Occident, la crise économique ; dans les pays émergents, la question sociale ; dans les pays pauvres, ces crises cumulées. En refusant de voir la faille logique de ce type d’arguments. L’impasse écologique est née d’ambitions prédatrices dont les secousses économiques de ces deux dernières années ont été la magistrale illustration. Elle s’est déployée en crise sociale notamment à travers les migrations qu’elle provoque et amplifie. Aujourd’hui, elle éloigne encore la perspective d’une amélioration de la situation pour ceux qui sont restés à l’écart du développement.
À ce titre, les crises économique ou sociale ne constituent jamais un argument fort pour relâcher l’effort. Cet engagement écologique est au contraire un élément de réponse possible à toutes les crises. C’est parce que nous nous sommes arrogé le droit d’utiliser les ressources de la Terre que nous avons le devoir d’en assurer la pérennité pour les générations futures ; c’est parce les ressources de la Terre appartiennent à tous que l’accaparement par certains est intolérable.
Qu’attendre alors de Cancun ? Cessons de rêver. Compte tenu du contexte, du jeu même des négociations internationales à l’ONU, il n’y aura pas d’accord définitif ni de réponse globale. Mais même derrière de petits compromis, la pédagogie des enjeux peut trouver sa place.
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