TOUT EST DIT

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mardi 23 novembre 2010

La fable de Karachi


Les sous-marins du Pakistan ne connaîtront peut-être pas le sort des frégates de Taïwan, dont les morts et les milliards évaporés restent à l'abri du secret défense. On voit bien depuis quelques jours que l'affaire de Karachi ne demande qu'à quitter l'enterrement de première classe des contrats d'armement qui ne valent que par leur silence d'or.


De lourds sous-entendus en inévitables promesses de transparence, les sous-marins semblent remonter en surface en même temps que les non-dits de la guerre balladuro-chiraquienne d'hier.


Rumeurs, insinuations malveillantes, échafaudage d'hypothèses ont pris le relais de la « fable » dénoncée l'an dernier par Nicolas Sarkozy. À ce stade en effet, rétrocommissions, attentat, compte de campagne d'Édouard Balladur n'ont de lien que celui du soupçon. L'exigence de preuve n'est pas seulement légitime. Elle est incontournable.


À la justice de faire son travail, entend-on ici et là, avec des accents que l'on a un peu de mal à croire partagés par tout le monde avec la même sincérité et sérénité.


Pour nourrir les soupçons d'une vérité que l'on cherche à cacher, il suffit d'aligner des éléments troublants : l'orientation de l'enquête pendant des années ; l'utilisation biaisée et totalement restrictive du secret défense, renforcé l'an dernier ; des dossiers essentiels toujours sous scellés ; les entraves à la mission d'information parlementaire ; la menace directe du parquet sur l'enquête du juge Van Ruymbeke ; le secret du Conseil constitutionnel sur les comptes de campagne.


Les verrous au travail de la justice sont donc assez nombreux pour que les familles de victimes doutent de la volonté de transparence et de vérité. Pourtant, des témoignages et des rapports commencent à lever le voile sur cette affaire promise à rebondissements, pour peu que certains crachent le morceau. Pour l'heure, difficile de prédire de quel côté penchera la balance de la justice, compte tenu du risque de tsunami politique. Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. Mais c'est la morale d'une autre fable !

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