TOUT EST DIT

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mercredi 10 novembre 2010

"Guerre des changes" : le G20 fait confiance aux marchés

Selon un projet de communiqué obtenu et diffusé par l'agence Dow Jones Newswires, les pays du G20 vont "s'orienter vers des systèmes de taux de change davantage déterminés par le marché", indique un projet de communiqué du sommet du G20 à Séoul, obtenu mercredi 10 novembre par l'agence Dow Jones Newswires.

"Nous allons nous orienter vers des systèmes de taux de change davantage déterminés par le marché et renforcer la flexibilité des taux de change pour refléter les fondamentaux économiques", indique ce texte.
PAS DE DÉVALUATIONS COMPÉTITIVES
Les pays du G20, dont le sommet se déroule jeudi et vendredi, "vont s'abstenir de dévaluation compétitives", selon le projet de communiqué, qui contient aussi une autre formulation faisant référence à des "sous-évaluations compétitives". Les deux versions coexistent pour le moment dans ce projet de texte. Le communiqué final, qui sera publié vendredi à l'issue du sommet du G20 de Séoul, ne comportera toutefois aucun objectif chiffré, y compris pour les comptes courants, a déclaré mercredi un responsable du G20 participant aux négociations.
"Il n'y a aucun chiffre important dans le projet de communiqué, et il n'y en aura pas non plus dans le communiqué final", a ajouté le responsable du G20. S'agissant des changes, il a précisé que le communiqué appellera les Etats à une flexibilité des taux, sans faire pour autant référence à une monnaie en particulier comme le yuan chinois, objet de critiques au niveau international.
Des critiques balayées par le président chinois Hu Jintao, qui a appelé les autres pays à "prendre leurs responsabilités et à faire face à leurs propres problèmes", dans une interview publiée par l'agence Chine nouvelle. Une déclaration qui a suivi de peu l'annonce d'un excédent commercial en hausse de 22,9 % sur un an en octobre. Ce nouveau record devrait conforter tous ceux, Etats-Unis en tête, qui plaident auprès de Pékin, jusqu'ici sans grand succès, pour une hausse plus rapide de la monnaie chinoise, dont le cours est étroitement lié au dollar.
Intervenant sur ce dossier, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a surpris les marchés en affirmant que les grandes puissances envisageaient de faire de l'or une valeur étalon des taux de change. Il a dit ne pas souhaiter un retour à la prééminence de l'or mais attendre des grands pays qu'ils dépassent la question des changes pour se concentrer sur les fondamentaux économiques.
Robert Zoellick a également approuvé l'idée d'imposer une limite chiffrée aux déséquilibres des balances commerciales. Cette proposition a pourtant été abandonnée par son initiateur, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, en raison de la levée de boucliers qu'elle a entraînée.
ÉCARTER UN RETOUR DU PROTECTIONNISME
Les pays du G20, qui représentent ensemble 90 % de l'économie mondiale, se réunissent pour la cinquième fois depuis décembre 2008, avec pour objectif d'écarter un retour du protectionnisme, éviter une nouvelle récession mondiale après la crise financière de 2008, et réduire les déséquilibres économiques.
Mais la Chine et l'Allemagne rechignent à s'engager sur des chiffres. Et avec d'autres, ces deux puissances exportatrices critiquent vertement la politique de relance américaine, qui affaiblit le dollar et attire les flux de capitaux spéculatifs vers les pays émergents.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré mercredi qu'elle évoquerait le calendrier des stratégies de sortie de crise, surtout avec les Etats-Unis. "Personne n'a intérêt à ce que se forment de nouvelles bulles [spéculatives]", a-t-elle dit à la presse, interrogée sur le nouvel assouplissement quantitatif annoncé le 3 novembre par la Réserve fédérale américaine. Angela Merkel a également jugé que la Chine avait fortement intérêt à envoyer un "signal positif" au G20.
En visite à Djakarta, qu'il a quittée mercredi matin pour rallier Séoul, le président américain Barack Obama a pour sa part déclaré qu'il y avait "beaucoup à faire". "Une des étapes-clés sera la mise en place d'outils durables pour favoriser une croissance équilibrée et durable", a-t-il dit. Il a par la suite affirmé, dans une lettre adressée au G20 dont Reuters a obtenu copie, qu'une économie américaine en bonne santé était la plus importante contribution que Washington pouvait faire à la reprise mondiale.

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