TOUT EST DIT

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jeudi 11 novembre 2010

Le 17e arrondissement de Paris de plus en plus "fashion" !

Qui l'eût cru : l'arrondissement bourgeois de l'ouest parisien attire les stars du show-biz. 

"Fashion". À entendre ces professionnels de l'immobilier, spécialisés dans les transactions de luxe, le 17e arrondissement de Paris deviendrait donc "fashion". Oui, vous avez bien lu. À voir les façades haussmanniennes, cossues et imposantes, qui se distinguent autour du parc Monceau, Ternes et même les Batignolles, on ne peut pas dire que la chose saute aux yeux. Le 17e, du moins dans sa partie bourgeoise, paraît davantage un territoire de notaires que de bobos branchés. Il va falloir réviser nos classiques !

Certes, Dominique de Villepin vient de racheter un hôtel particulier au coeur du triangle d'or de l'arrondissement, rue Fortuny, là même où Nicolas Sarkozy passa une bonne partie de son enfance. Mais des pontes de la pub, des quadras fortunés du Net, des stars du show-biz comme Gad Elmaleh, Franck Dubosc, Élie Semoun et même les DJ branchés David Guetta et Martin Solveig ont récemment posé leurs valises dans ce coin de Paris. Et ils n'ont pas acheté des lofts dans la partie populaire des Épinettes, derrière la place Clichy reliftée. Que nenni : ils ont élu domicile sur l'aristocratique plaine Monceau (Guetta, côté 8e).

Les historiens, eux, s'en étonnent peu : les artistes ont longtemps fait partie de l'ADN du 17e. Sarah Bernhardt, Edmond Rostand, puis Marcel Pagnol ont tous les trois habité la rue Fortuny. C'est d'ailleurs l'hôtel particulier de la tragédienne que Dominique de Villepin, homme politique mais aussi écrivain, vient de reprendre. Tout près, Edmond Rostand a composé Cyrano, et Marcel Pagnol, au début du XXe siècle, y a installé son domicile et ses bureaux.
Il y a mieux encore, comme le rappelle Lucien Maillard, fin connaisseur de l'histoire locale. Igor Stravinsky a été professeur à l'École normale de musique ; Gounod, Fauré, Ravel, Poulenc ont traîné leurs partitions dans l'arrondissement, et Dumas a été hébergé gratuitement à la fin de sa vie par les frères Péreire, boulevard Malesherbes.
Branché mais pas bohème
Ne forçons pas le trait : on est là dans de la bohème feutrée, pas dans les errances créatrices de Parnasse ou Saint-Germain-des-Prés. Si Sarah Bernhardt et ses artistes ont déménagé dans des hôtels particuliers de cet arrondissement à l'époque naissant (il est une pure création haussmannienne), il s'agissait pour eux, comme le souligne l'historien Patrice de Moncan, "de se rapprocher de la ligne de chemin de fer reliant Saint-Lazare à Saint-Germain-en-Laye qui, alors, incarnait la modernité".

Moralité de l'histoire : la vie du côté des Ternes ne fut pas toujours terne... Après, certains grincheux considéreront peut-être que mettre en parallèle Stravinsky, Rostand, Pagnol avec Dubosc, Semoun et des DJ est quelque peu osé, mais bon, c'est un autre sujet.

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