Le général de Gaulle, dont on évoquait la mémoire hier, quarante ans après sa mort, le 9 novembre 1970, aimait inventer des mots ou en ressusciter d’autres : « le quarteron » de généraux félons, « la bamboche », « le volapük ».
Un jour il ressortit « le turlupin », issu du théâtre du XVIIe siècle, celui qui turlupine, c’est celui qui vous tourmente et vous tracasse.
Eh bien les deux grands candidats potentiels de la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy à droite et Dominique Strauss-Kahn à gauche, vont devoir se préparer à affronter chacun un turlupin dans leur camp !
Face au président de la République sortant, Dominique de Villepin a franchi dimanche dernier le pas décisif vers sa candidature. En affirmant que « Nicolas Sarkozy est un des problèmes de la France et qu’il est temps de refermer la parenthèse ouverte en 2007 », l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a réussi ce prodige d’être encore plus excessif et outrancier que sa caricature radiophonique chez Nicolas Canteloup. Même son ami et ancien directeur de cabinet Bruno Lemerre se déclare désolé par des « propos outrageants pour le Président et le gouvernement ».
Il est clair que monsieur de Villepin se prend désormais pour le sauveur de la France, mais la haine ne sied pas aux hommes providentiels et de Gaulle
en fut l’exemple absolu qui sauva de la peine de mort le maréchal Pétain et le général Salan.
A gauche, le turlupin tonitruant qui s’avance vers la candidature s’appelle Jean-Louis Mélenchon. Ce fils spirituel de Georges Marchais n’est pas mû
par une haine passionnelle comme son symétrique droitier.
Mais l’ancien trotskiste et toujours marxiste Mélenchon a pour Dominique Strauss-Kahn une haine de classe. Il souhaite ardemment que « DSK reste au FMI pour embêter tout le monde », mais, s’il revient et s’il est candidat du PS, il lui fera la guerre sans merci. Avec chacun un potentiel de 5 à 10 % des voix, nos deux turlupins peuvent se transformer en machines à perdre pour leur cible et pour leur camp.
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