Berlin se montre intransigeante en matière budgétaire envers la Grèce et le reste de la zone euro.
En matière de discipline budgétaire, la chancelière allemande, Angela Merkel, se veut intransigeante.
Opposée à une aide financière européenne à la Grèce, elle s'est aussi montrée favorable à la possibilité d'exclure les mauvais élèves de la zone euro. Une sévérité qui est loin de faire l'unanimité.
Elaboré lundi par les ministres des Finances de la zone euro, un plan de sauvetage sera pourtant proposé aux chefs d'Etat et de gouvernement la semaine prochaine à Bruxelles. L'idée est d'être prêt si la Grèce en faisait la demande et qu'une" telle nécessité devait se présenter", a assuré Jean-Claude Juncker, chef de file de l'Eurogroupe.
Mais pour Angela Merkel, "une manifestation de solidarité rapide ne peut pas être la bonne réponse", a-t-elle répété hier devant le Parlement allemand. Il faut au contraire "attaquer le problème à la racine".
En clair, que la Grèce remette elle-même de l'ordre dans une gestion publique pointée du doigt depuis des années.
Un changement radical de stratégie puisque les traités affirment pour l'instant le caractère irréversible de l'entrée dans la l'Union européenne monétaire (UEM).
Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a d'ailleurs jugé "absurde" une telle hypothèse, dans un entretien ce jeudi à l'hebdomadaire Le Point.
"Quand on est premier de la classe, on a des responsabilités envers l'ensemble de la collectivité. Si la Grèce en est là, c'est qu'elle n'a pas respecté les règles du contrat et c'est donc à elle de sortir ses comptes du rouge", analyse-t-elle pour E24.
"Paris sait qu'elle est la prochaine sur la liste: son niveau de dette et de déficit ne sont pas satisfaisants. Une aide de l'Europe à la Grèce lui permettrait d'éviter d'affronter en face la réalité de ses finances publiques", explique ainsi Isabelle Bourgeois.
"Il y a ici un problème d'aléa moral. Bruxelles a mis en œuvre des règles budgétaires strictes, comme le Pacte de stabilité (…) La Grèce, comme beaucoup d'autres, ne les respecte pas depuis des années. Si l'Europe accepte aujourd'hui de lui venir en aide financièrement, alors elle n'incite pas les autres Etats, demain, à se comporter vertueusement", analysait ainsi Antoine Berthou, économiste au Cepii, centre de recherche en économie internationale.
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