TOUT EST DIT

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jeudi 25 novembre 2010

Mincir plus pour grossir plus

L'expertise de plusieurs régimes alimentaires vient confirmer qu'ils entraînent, à long terme, une prise de poids. 
 Mauvaise nouvelle pour les adeptes des régimes alimentaires : 95 % de ceux qui ont limité leurs apports, à un moment ou à un autre, dans le but de perdre du poids, finissent par reprendre plus de kilos que ce qu'ils ont perdu. C'est l'une des conclusions d'une équipe de médecins chargés par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) de réaliser une évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires. Explications du docteur Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l'institut Pasteur de Lille (Nord) et président de ce groupe de travail.

- Le résultat de l'étude vous surprend-il ?
Jean-Michel Lecerf : Non. L'expertise scientifique de quinze régimes - Atkins, californien, citron détox, chrononutrition, Cohen, Dukan, Fricker, Mayo, Montignac, régime de la soupe au chou, Weight Watchers... - ne fait que confirmer ce qu'on savait déjà : après un régime, de très nombreuses personnes n'arrivent pas à stabiliser leur poids et reprennent quelques kilos supplémentaires. Pour celles qui multiplient les expériences malheureuses, cela peut être dramatique. Car l'efficacité des régimes diminue avec le temps. Et la reprise de poids est plus importante après chaque nouvelle interruption. La raison est bien connue : les restrictions alimentaires perturbent durablement le métabolisme. En prévision d'une nouvelle période de disette, l'organisme stocke tout ce qu'il peut. C'est d'ailleurs pour cela que des personnes qui n'avaient pas véritablement de problème de poids avant de se lancer dans des régimes peuvent finir par s'en créer. Globalement, on perd du muscle et on reprend du gras.
-Tous les régimes ont-ils les mêmes effets néfastes ?
Il faut particulièrement se méfier des régimes "de masse", notamment de ceux proposés sur Internet. Ils sont souvent trop restrictifs et déséquilibrés. Dans plus de 80 % d'entre eux, les apports en protéines sont supérieurs, voire très supérieurs, aux apports nutritionnels conseillés. Et la plupart contiennent trop peu de fibres, de vitamines, de minéraux et de sucres. Ces régimes peuvent entraîner une diminution de la masse osseuse, et donc des risques de fracture à un âge relativement jeune. Autres problèmes : la réduction en acides gras polyinsaturés "indispensables", la formation de calculs biliaires avec les régimes très hypocaloriques et le risque de cancer colorectal avec les régimes pauvres en sucres complexes et en fibres. De plus, à force de se priver, les personnes peuvent développer de véritables troubles du comportement alimentaire. Certaines deviennent des "handicapées de l'alimentation", qui ne savent plus ressentir leur faim, ni leur rassasiement, leur satiété, qui sont angoissées à chaque fois qu'elles mangent. Leur vie sociale est aussi souvent perturbée. Alors elles finissent par craquer.
-Quel est votre conseil ?
Il ne faut pas que les gens aient une obsession du poids. Et ceux qui ont réellement des kilos à perdre doivent consulter un médecin. L'obésité ne se traite pas par correspondance. C'est une maladie chronique, une maladie du tissu adipeux, qui nécessite une prise en charge globale et personnalisée. Elle doit tenir compte des différents facteurs de risque, des conditions de son apparition, des facteurs psychologiques, de l'activité physique... Si un régime est nécessaire, il doit être adapté et jamais trop restrictif. Enfin, les patients ne doivent surtout pas "en faire plus" que ce qui leur est demandé pour maigrir plus vite, ni tenter d'atteindre un poids trop bas, ce serait la catastrophe assurée. À la fin du régime, le seul but est de stabiliser le "nouveau" poids et de retrouver une bonne relation avec la nourriture.

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