TOUT EST DIT

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jeudi 25 novembre 2010

Adieu 2007 !

Les experts en conjugalité louent parfois l'efficacité des couples contraires, ceux qui lient des personnalités opposées pour le meilleur et pour le pire. Si cette théorie était avérée, alors le duo Sarkozy-Fillon aurait un avenir rassurant devant lui.
Rien ne se distingue davantage du programme présidentiel de 2007 que le discours de politique générale du chef du gouvernement. A l'élan fusionnel, le Premier ministre a préféré la gestion rationnelle de deux ambitions additionnelles. Au volontarisme volontaire de la première partie du quinquennat devrait succéder la rigueur austère du réalisme filloniste. La France, n'est-ce pas, « ne dispose pas de trésors cachés » pour éviter l'effort.
L'homme qui agaçait l'Elysée dès l'automne 2007 en décrivant les enjeux d'un pays « en quasi-faillite » est un récidiviste de la lucidité, pas un repenti. A Matignon, on ne voit pas la crise finie quand à l'Elysée elle s'éloigne déjà dans le rétroviseur. Optimisme d'un côté de la Seine, pessimisme de l'autre : l'exécutif a rarement été aussi dual qu'en ces lendemains d'hyperprésidence. Un retour aux fondamentaux de la Ve République qui va peut-être tracer le chemin de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy.
Démodé, le bling bling de l'acte I. Voici le temps de la vertu, proclamée du haut de la tribune de l'Assemblée. La sobriété nationale, dans les actes comme dans les comportements du pouvoir, c'est bien elle que semblent plébisciter des Français inquiets devant l'endettement du pays. C'est elle aussi que les députés de la majorité ont massivement approuvée.
« Plus de dépenses supplémentaires » pour une relance hypothétique. Rien que du sang, des larmes et du courage. François Fillon s'est voulu churchilien, presque sacrificiel, libérant du même coup le champ de l'audace pour le candidat de 2012. Il endosse par avance toute l'ingratitude d'une mission de sauvetage. Avançant avec son armure de cohérence, il est crédible pour le rôle.
Le soutien dont peut se prévaloir le chef du gouvernement tient à cette constance rassurante quand l'initiative présidentielle vibrionnante laisse souvent une impression de dispersion. Fidèle au regard de son seul mentor - Philippe Séguin - qui théorisait sur l'art d'assumer l'impuissance du pouvoir pour mieux forcer le destin, le Premier ministre a su résister jusque-là à la tentation de l'héroïsme factice.
Hier, c'est un double pacte qu'il a proposé à la fois au pays et au président de la République. Un de ces contrats sans illusions mais déterminés qui sont garants de la solidité des mariages de raison. Comme toujours, pour qu'ils fonctionnent, il faudra que chacun des deux partenaires joue le jeu de la modestie. 2012 exige qu'on dise adieu à 2007.



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