On n’atteint pas encore le buzz du « Casse, toi, pauv’ con », la fameuse phrase prononcée par Nicolas Sarkozy au Salon de l’agriculture en 2008 (vue plus de 2 millions de fois sur le site de notre journal). Mais les propos du chef de l’Etat tenus lors d’un point de presse off, vendredi dernier, en marge du sommet de l’Otan, à Lisbonne, sur les journalistes « pédophiles » font déjà un tabac sur le Web.
On entend le président de la République se justifier longuement sur son implication dans l’affaire de Karachi, expliquant que la presse fait mal son travail en le mêlant à cette histoire. « Il semblerait que vous soyez pédophile, j’en ai l’intime conviction », lance-t-il à un journaliste de l’AFP, pour signifier qu’on ne peut pas mettre quelqu’un en cause « sans preuve ». Puis, après un long échange, il lance sur un ton moqueur, avant de tourner les talons : « Amis pédophiles, à demain. » L’Elysée minimise, en soulignant que ses propos n’avaient pas vocation à être publiés (le off est un échange informel), et que jamais le chef de l’Etat n’a cherché à insulter les journalistes de façon sérieuse.
« Evidemment que c’est une plaisanterie », a justifié, hier, le conseiller du président Alain Minc. Mais les mots utilisés passent mal.
En tout cas à gauche. Ségolène Royal y voit une atteinte à la liberté d’expression, qualifiant ces propos présidentiels « d’injures infâmes ». « Jamais l’interventionnisme d’un pouvoir n’a à ce point menacé le libre exercice du métier de journaliste », attaque-t-elle. « Il n’est pas possible que le président insulte les journalistes ni qui que ce soit, enchaîne le député PS Pierre Moscovici. Ce qu’on attend du président, c’est qu’il ait du sang-froid, de la dignité, c’est la fonction présidentielle qui veut ça. » Quant à Martine Aubry, la première secrétaire, elle juge la sortie du chef de l’Etat « très choquante, on a l’impression qu’il perd son self-control ».
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