TOUT EST DIT

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jeudi 25 novembre 2010

Télé-réalité politique

Aux Etats-Unis, l'égérie des Tea Parties, Sarah Palin, probable candidate à l'investiture républicaine pour la prochaine élection présidentielle, est l'héroïne d'une série de télé-réalité en huit épisodes, qui la montre escaladant un glacier, jouant son rôle de mère de famille, ou découvrant au cours d'une randonnée avec ses enfants une troupe d'ours bruns. En Grande-Bretagne, Ann Widdecombe, qui fut députée conservatrice jusqu'aux récentes élections législatives et secrétaire d'Etat aux Prisons du gouvernement de John Major, participe depuis plusieurs années à la très populaire émission « Strictly Come Dancing », où elle montre ses talents (au demeurant fort limités) pour le paso-doble, le tango et le charleston. En France, TF1 a annoncé récemment son intention de relancer un vieux projet de télé-réalité politique. De part et d'autre de l'Atlantique, ces « formats », comme disent les professionnels du petit écran, gagnent du terrain.

On comprend qu'ils intéressent les responsables des chaînes, toujours à l'affût de nouveautés pour vitaminer leur Audimat. De la part des personnalités politiques, la réponse est moins évidente : le risque du ridicule, de la « mise en boîte », est réel -on le constate déjà dans certains talk-shows où la parole des invités devient inaudible face à la gouaille des animateurs, appuyée par les rires d'un public complaisant. On peut pourtant parier que la télé-réalité politique ne manquera pas de candidats : dans un monde saturé de messages, occuper le petit écran sous la forme d'une brève interview ou d'un débat ne suffit pas. Pour attirer l'attention, il faut renouveler le spectacle, sortir de son rôle -et en même temps livrer des aspects de son caractère et de son intimité qui puissent créer un lien de familiarité avec le public. La France, pour l'instant, semble moins atteinte que certains de ses voisins par cet exhibitionnisme politique organisé. Mais elle possède déjà des acteurs, à droite (comme Dominique de Villepin) et à gauche (comme Ségolène Royal) parfaitement à l'aise dans le registre du mélodrame.

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