TOUT EST DIT

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lundi 25 octobre 2010

Les béquilles du Grenelle


Mauvaise surprise pour les Français. Au moment où la France s'apprête à célébrer le troisième anniversaire du Grenelle de l'environnement, lancé par un discours de Nicolas Sarkozy qui restera comme l'un des symboles de la prise de conscience écologique au niveau politique, les consommateurs vont en effet constater que la lutte contre le réchauffement climatique coûte cher… et que ce coût sera bien à leur charge.


Le simple jeu de l'innovation et de l'économie de marché ne suffira pas. Pour faire émerger de nouvelles formes de motorisation, de transport, d'énergie ou d'éclairage, il faut aujourd'hui accepter de mettre en place des mécanismes de soutien financier. Sans aide, ce qui est encore alternatif ne restera demain que marginal. Sans prime publique, l'éolien ou la voiture électrique n'atteindront jamais la taille critique censée leur permettre à terme de s'imposer comme des alternatives crédibles, tant sur le plan technologique qu'économique, à nos solutions actuelles considérées comme trop polluantes.


Le contribuable qui a échappé à la taxe carbone un moment imaginée doit le savoir, il va tout de même continuer à être mis à contribution sous une forme ou sous une autre. De nouvelles taxes CO2 finiront par apparaître et les diverses incitations fiscales censées, par exemple, favoriser les économies d'énergie vont, elles, progressivement s'amenuiser. Le coût de rabot tout juste imposé sur les niches fiscales n'a ainsi cette année pas épargné la cause « écolo ».


Le consommateur sera lui aussi mis à contribution. Comme l'illustre la nouvelle hausse programmée des tarifs d'électricité, soutenir l'émergence des énergies renouvelables est incontestablement une cause juste, mais la cause sera coûteuse.


Si, pour assurer le décollage de techniques d'avenir, il faut accepter des hausses de prix et la mise en place de béquilles sous forme de subventions, encore faut-il espérer que, demain, les « green tech » bénéficieront de gains de productivité permettant de faire baisser les prix et qu'elles pourront en même temps apprendre à marcher sans artifices. Les finances publiques comme celles des particuliers ne pourront pas indéfiniment assumer un coût élevé pour notre basculement dans un monde plus vert.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Le système économique mondial s'appuie sur une énergie bon marché. N'est ce pas cet artifice que nous sommes en train d'évacuer ?