TOUT EST DIT

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mercredi 27 octobre 2010

Le conflit des retraites n'a pas profité aux leaders du PS

Aubry, Royal, Hollande ou DSK ne sortent pas plus renforcés du mouvement social. 

Les difficultés de l'un ne font pas mécaniquement le bonheur des autres. Jamais la cote de popularité du président de la République n'a été aussi basse. À un an et demi de la présidentielle, Nicolas Sarkozy doit affronter 70% d'opinions défavorables selon l'Ifop. Une situation idéale pour l'opposition? Paradoxalement, la réponse est non. Le mouvement social, qui s'essouffle dans la rue tout en restant soutenu par la population, n'a pas encore trouvé d'incarnation à gauche. «C'est loin d'être gagné pour 2012», explique un membre de la direction. L'électorat attend toujours d'en savoir plus sur le projet socialiste.
«Le désir pour le PS n'existe pas encore, estime Frédéric Dabi de l'Ifop. Il n'y a pas d'effet de vases communicants avec la droite.» Dans une enquête publiée la semaine dernière dans France-Soir, seulement 42% des Français sont satisfaits de l'action de la première secrétaire, Martine Aubry, au sujet de la réforme des retraites. Soit autant que le premier ministre, François Fillon. Quant à Ségolène Royal, qui a été omniprésente sur le sujet depuis près de deux mois, elle n'est approuvée que par 32% des personnes interrogées. L'ancienne candidate n'a pas comblé son déficit de crédibilité.

La gauche progresse de manière indifférenciée

Si la gauche progresse, c'est de manière indifférenciée. Dans le baromètre BVA d'octobre pour L'Express, toutes les cotes d'avenir des principaux responsables de gauche gagnent des points (sauf celle de Ségolène Royal qui demeure stable). «Cela ne veut pas dire que le PS a amélioré la question de sa crédibilité», nuance Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA. «Les socialistes ont gagné le statut de meilleurs opposants, mais les Français attendent maintenant leurs propositions. Le souci d'incarnation n'est pas la priorité des gens.»
Dans ces conditions, l'ambiguïté sur la position du parti, entre ceux qui défendent l'allongement de la durée de cotisation et ceux qui envisagent d'en faire un sujet de négociation, comme Benoît Hamon, n'a pas contribué à la clarification du discours. «C'est une épine dans le pied de Martine Aubry», pense un partisan de DSK.
Contrairement à ce qu'espéraient certains, le mouvement social n'aura pas permis de départager les présidentiables socialistes. Dominique Strauss-Kahn demeure le favori des Français, Martine Aubry est plébiscitée par les militants. Ségolène Royal et François Hollande demeurent les outsiders.

Offensive médiatique massive

Pourtant, ils ont essayé. La première secrétaire n'a manqué quasiment aucune manifestation. L'ex-candidate a mené une offensive médiatique massive. L'ancienne première secrétaire s'est efforcée d'incarner une ligne de responsabilité en se projetant dans l'après.
Il n'y a que le directeur du FMI, par la force des choses absent du débat politique national, qui ne s'est pas exprimé. Une position opportune puisque, à lire entre les lignes, on décrypte qu'il ne partage pas tout à fait la position du PS sur l'opposition au report de l'âge légal de départ à la retraite. «Si notre candidat est DSK, nous aurons un problème avec le reste de la gauche», s'inquiète-t-on au sein de l'aile gauche du parti. Un argument balayé par les proches de DSK. Leur champion est jugé particulièrement crédible sur les questions économiques, avancent-ils.
Pour les proches de Benoît Hamon, le mouvement social a changé la donne. «On ne peut plus dire la même chose qu'avant», estime-t-on dans l'entourage du porte-parole Benoît Hamon. «Martine Aubry ne doit pas faire la même erreur que Lionel Jospin en sautant par-dessus la question du premier tour», prévient le maire du XIVe arrondissement, Pascal Cherki, qui ne décolère pas. «Le risque d'un 21 avril n'est pas écarté pour le PS.» Pour lui, une dispersion des voix à gauche n'est pas à exclure.

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