TOUT EST DIT

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mercredi 27 octobre 2010

La victoire selon M. Soubie

Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy, qui fut aussi celui de MM. Chirac et Barre, se réjouissait ce week-end sur Europe 1 de ce que la réforme des retraites était « une victoire pour les Français ». Au moment où ce grand commis de l’Etat s’apprête à quitter ses fonctions, on peut se demander si le grand manitou des affaires sociales n’a pas un peu perdu la main ! Avec des victoires comme ça, me semble-t-il, on n’a plus guère besoin de défaites. Car le bilan n’est pas brillant : même si la réforme des retraites est absolument indispensable, sa gestion politique a été marquée par une succession d’erreurs dont certaines étaient prévisibles.

On savait depuis le début que la CFDT ne se comporterait pas comme en 2003 où, face à la réforme Fillon, elle avait lâché la CGT. M. Chérèque y avait perdu beaucoup de plumes et n’était pas prêt à recommencer. Il était dès lors évident que les deux principaux syndicats refuseraient le passage aux butoirs des 62 et 67 années et que la seule solution consistait à passer rapidement la réforme avant et pendant l’été, comme l’avait préconisé le ministre Xavier Darcos contre l’avis de M. Soubie. Nicolas Sarkozy a choisi la ligne Soubie, renvoyé Darcos et nommé Eric Woerth à sa place.

La fâcheuse affaire Bettencourt a rattrapé le nouveau ministre qui fut dès lors affaibli, on connaît la suite, la noria de grèves et de manifestations et un début de paralysie du pays avec les grèves des raffineries et le blocus des dépôts d’essence. A ce stade, on pouvait espérer que le pouvoir et l’UMP allaient, d’une part, mobiliser la majorité silencieuse des Français qui continuent à travailler et, d’autre part, faire des démonstrations de force spectaculaires pour libérer les raffineries. A la place on n’a eu que des déclarations et des actions assez molles, et des cafouillages de communication inacceptables sur l’essence entre les divers ministres en charge. L’essence fait toujours défaut dans une partie du pays et le coût des blocages pour l’économie, au rythme de 300 à 400 millions d’euros par jour, dépasse les 3 milliards. Quelle victoire ?

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