TOUT EST DIT

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jeudi 28 octobre 2010

Le bout du tunnel

On aperçoit enfin le bout du tunnel. Les signes annonciateurs de la sortie de crise sont multiples : au plan politique, le vote des deux Assemblées est acquis et il ne restera que l’obstacle du Conseil constitutionnel à franchir avant la promulgation de la loi par le président de la République. Sur le terrain, la remise en marche des raffineries est en cours, les dépôts de carburants débloqués vont permettre le retour à la liberté de circulation. L’intervention tardive des étudiants et les manifestations de ce jeudi et du samedi 6 novembre vont ressembler à des barouds d’honneur avec les risques de débordement que cela peut provoquer.

Mais l’essentiel est joué et pour s’en convaincre il suffit de décoder les discours à la radio et à la télévision. François Chérèque pour la CFDT est déjà passé à autre chose, en l’occurrence les mesures à négocier pour l’emploi des jeunes et des seniors, tandis que le socialiste François Hollande parle du mouvement au passé et se projette vers l’élection présidentielle de 2012.

Cette fin de partie marquera une victoire pour le président de la République qui a été déterminé et tenace mais c’est d’une amère victoire qu’il s’agit dès lors que la bataille de l’opinion et de la communication a été perdue et qu’une grosse moitié du pays a approuvé sans discontinuer les opposants à la réforme.

Par sa politique sécuritaire de l’été et par sa fermeté dans l’épreuve, Nicolas Sarkozy a rallié l’ensemble de la majorité de droite, ce qui devrait lui assurer un noyau dur pour un premier tour de présidentielle autour de 30 %. Mais c’est une autre affaire de reconquérir une majorité des Français au second tour ! La reconquête du centre va donc devenir l’impératif prioritaire pour 2011-2012. Cela passe par le retour à « un ordre juste », comme dirait Mme Royal car le sentiment d’injustice fut un moteur du mouvement. Cela passe aussi par une véritable ouverture sociale en direction des classes populaires ; cela passe enfin par la nomination du Premier ministre le plus adéquat pour cette dernière phase du quinquennat. Jean-Louis Borloo apparaît, malgré quelques faiblesses, le meilleur pour le job.

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