TOUT EST DIT

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jeudi 28 octobre 2010

L'accalmie

Exit la retraite à 60 ans. Le vote du Parlement entérine la volonté de Nicolas Sarkozy. Pourtant le débat sur l'efficacité de la loi reviendra sur le pavé. L'impréparation du dialogue sur ce projet gouvernemental a déclenché une si longue et si tenace contestation de la rue que nous ne sommes sans doute que dans une accalmie. Cette réforme importante mais jamais débattue avec l'opinion par crainte de la confrontation avec la colère populaire a été asphyxiée sous le couvercle du libéralisme autoritaire. Comme déjà l'avait été le « Livre blanc » de Michel Rocard, en 1991, sur le même sujet et pour les mêmes craintes. Mais qui peut imaginer que l'on puisse revenir sur le temps et les années passées au travail sans une nouvelle réaction de ceux, toujours les mêmes, qui sont victimes des alchimistes financiers qui transforment la richesse en pauvreté ?

Mort-né par la volonté du Sénat et de son amendement sur la remise à plat en 2013, le projet symbole de réforme des retraites de Nicolas Sarkozy n'a pas plus d'impact sur notre économie que la loi socialiste sur les 35 heures n'en a eu sur l'emploi. Le refus dédaigneux de la confrontation ne peut que générer une rancoeur sociale dont les effets se ressentiront longtemps encore dans les échéances électorales. À se contenter de ronronner, la démocratie finit toujours par se gripper au moindre grain d'injustice ou d'arbitraire.

Les syndicats quitteront le conflit tête haute pour avoir su accompagner, sans l'exacerber, la revendication des salariés sur ce qu'ils considèrent comme leur acquis social majeur. Nicolas Sarkozy, qui leur avait promis de ne pas y toucher, leur a bien facilité la tâche.

Le mauvais argument des déficits que l'on va combler ajoute encore à l'indignation. Tous les prévisionnistes s'accordent à dire que l'équilibre des comptes du système par répartition ne fera que se dégrader et la commission des finances du Sénat n'a pas fait mystère de son incrédulité. Cette certitude quasi unanime que rien n'est réglé est un véritable boulevard pour les organisations syndicales : les salariés vont payer le prix fort pour une réforme d'affichage qui ne fait que retarder les échéances.

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