TOUT EST DIT

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jeudi 28 octobre 2010

Mieux gérer le commerce mondial


Revendications européennes, propositions américaines, réplique chinoise… A l'approche du sommet du G20 à Séoul, les échanges s'imposent enfin au coeur du débat sur le pilotage de l'économie mondiale, au-delà de la guerre des changes. Il était temps. D'abord parce que l'apparition d'excédents commerciaux massifs comme celui de la Chine, contrepartie de déficits tout aussi massifs comme celui des Etats-Unis, a joué un rôle majeur dans la crise financière. Beaucoup de pays excédentaires ont accumulé d'énormes réserves de change, générant une création de liquidités sans précédent, d'où une fantastique bulle de crédit. Ensuite, parce que la liberté du commerce est menacée. Dans les actes : le comité indépendant Global Trade Alert, animé par Simon Evenett, professeur à l'université de Saint-Gall, a recensé 746 coups de canif donnés contre le libre-échange depuis le premier sommet du G20, il y a deux ans, où les participants s'étaient engagés à renoncer à toute tentation protectionniste. Et plus encore dans les esprits : l'idée qu'une fermeture des frontières réglerait bien des problèmes revient de plus en plus souvent. Avec les élections à venir et la persistance d'un chômage élevé, la pression risque de devenir de s'accroître.


Reste à savoir comment mieux gérer les échanges. Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a lancé l'idée d'un engagement des pays excédentaires à limiter leur surplus courant à 4 % du PIB. La Chine, qui devrait être cette année au-dessous de 5 %, envisagerait de l'accepter. Mais la mise en oeuvre d'un tel principe pourrait déstabiliser les gros exportateurs de pétrole comme le Koweït (30 % d'excédent !) et le Nigéria. Et pénaliser l'Allemagne (6 %) ou la Suisse (10 %), car une chute de l'excédent suppose une accélération forte de la demande intérieure, peu probable outre-Rhin, ou un freinage de l'activité. La France en sait quelque chose : passant d'un excédent de 2 % du PIB à un déficit de 2 % en moins d'une décennie, elle y a laissé un demi-point de croissance par an. Bruxelles envisage de faire pression sur la Chine pour accéder à ses terres rares et à ses marchés publics. Là encore, le chemin est périlleux. Non balisé par les règles de l'Organisation mondiale du commerce, il risque de déboucher sur un bras de fer, à l'issue incertaine. Des pays peuvent prendre des initiatives individuelles. Mais la liberté et l'équilibre des échanges sont des biens publics mondiaux. Leur avenir se fabriquera ou se dissoudra à l'OMC, au FMI et au G20.

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