TOUT EST DIT

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jeudi 28 octobre 2010

DES IRANIENS RÉFUGIÉS à ATHÈNES SE COUSENT LA BOUCHE POUR OBTENIR L'ASILE

“Dans les centres de détention des migrants, nous n’avons qu’un repas par jour et dormons sur le sol.”
Quarante-cinq personnes, dont huit se sont cousues les lèvres avec du fil médical, sont en grève de la faim depuis douze jours dans une tente de fortune plantée devant l’Université d’Athènes. Tous disent qu’ils ont été forcés de fuir l’Iran parce qu’ils étaient persécutés en raison de leurs opinions politiques. Ils affirment que la police grecque les a à peine mieux traités que les Bassidji.

Le 20 octobre, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Manfred Nowak, a qualifié le système d’asile grec de “dysfonctionnel” et a accusé le gouvernement de “créer des conditions catastrophiques” pour les réfugiés. À l’issue d’une visite d’inspection de dix jours pendant laquelle il a visité des dizaines de prisons, des postes de police, des hôpitaux et des centres de rétention administrative, le rapporteur a pu constater que des détenus étaient enfermés jusqu’à six mois dans des cellules surpeuplées et sales, mal ventilées et insuffisamment éclairées. Les détenus n’auraient par ailleurs qu’un accès limité aux soins médicaux, aux avocats et aux interprètes. Le rapporteur spécial de l’ONU a enfin relevé “de nombreuses allégations cohérentes” concernant des passages à tabac par des policiers, même s’il manquait “de preuves médico-légales” pour les corroborer.
Vidéo : Premier jour de grève de la faim en face de l’Université d’Athènes. Video postée sur Youtube le 14 Octobre

“Dans les centres de détention des migrants, nous n’avons qu’un repas par jour et dormons sur le sol.”
Massoud Faramarzi Khosravi, 51 ans, demande l’asile en Grèce depuis quatre ans et demi. Il est un des grévistes de la faim.
Nous avons décidé de faire cette grève de la faim – et même de nous coudre les lèvres pour certains – parce que notre situation ici, en Grèce, est absolument insupportable et que, jusqu’à présent, l’ensemble de nos démarches sont restées sans effet. La seule réponse que nous avons eu du gouvernement, nous l’avons eu par les médias. Ils disent que nous bluffons, que nous faisons cela pour le spectacle. Mais nous n’étions que 25 au début et nous avons été rejoints par 20 autres demandeurs d’asile depuis le début de notre grève de la faim – y compris des familles avec enfants. Seraient-ils venus si nous bluffions ?
La Grèce est comme une prison, nous sommes coincés ici. Nous sommes obligés de rester sur le territoire pendant tout le temps de l’examen de nos dossiers, alors que la procédure peut prendre des années. Un homme qui manifeste avec nous est ici depuis plus de douze ans et sa demande d’asile n’a toujours pas été traitée ! S’ils nous attrapent alors que nous tentons de partir vers un autre pays européen, nous serons immédiatement expulsés vers l’Iran. Mais nous ne pouvons pas retourner là-bas, car nos vies sont en danger. Nous avons donc fait appel aux ambassades des pays de l’UE afin qu’ils déposent, pour nous, des demandes d’asile en dehors de la Grèce.
Quand je suis arrivé il ya quatre ans à la frontière turque, j’ai été arrêté et enfermé dans un centre de détention de la ville frontalière de Feres. Je suis resté là pendant plus de trois mois, dans une cellule exiguë où s’entassaient entre 20 et 40 personnes, selon les jours. Il y avait des hommes, des femmes, parfois même des enfants. Il faisait sombre et c’était sale. Nous avons dormi à même le sol. Il n’y avait pas de couvertures pour tous. Ils nous donnaient un seul repas par jour, nous avions toujours faim et soif. Plusieurs fois, j’ai été témoin de prisonniers bastonnés par les gardiens, juste parce qu’ils avaient dit ou fait quelque chose qui ne plaisait pas. Pourtant, nous ne sommes pas des criminels ! “

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