«Depuis un mois et demi, nous avons vu beaucoup de défilés, entendu beaucoup de slogans, mais que faites-vous, cher ami manifestant, des Français qui n'étaient pas dans la rue au cours de ces journées - disons, en moyenne, 64 millions selon la police, 62 millions selon les syndicats, puisque nous sommes à peu près 65 millions à vivre dans notre beau pays ? Même si vous n'évaluez qu'à 5 % la proportion de ceux qui approuvent la réforme des retraites, ils forment une troupe supérieure en nombre à celle des manifestants. Mais évidemment, ils font moins de bruit… -Votre ironie est déplacée : on sait que l'opinion nous approuve. Les sondages le disent clairement. -Oui, comme ils annonçaient clairement, à la veille de l'élection présidentielle de 2002, un score très serré au premier tour entre Chirac et Jospin, ou encore, en 2005, la victoire du oui au référendum sur le Traité constitutionnel européen… -Vous utilisez une vieille tactique : briser le thermomètre pour nier la maladie. -C'est que votre thermomètre me paraît très rudimentaire. Les réactions instantanées d'un millier de personnes, choisies et interrogées selon des méthodes assez peu contrôlées, ne confèrent pas un brevet de légitimité aux démonstrations de rue ni aux blocages. Placer la représentativité de cet échantillon au-dessus de celle du Parlement, c'est s'engager sur une voie dangereuse. -Arguties… Vous savez bien que la réforme est rejetée par les Français. -Une réforme n'est-elle politiquement acceptable que si elle est populaire ? Ce serait une bonne définition du populisme… Et puis, le discours de vos amis est incohérent : si le peuple est massivement derrière eux sur une question aussi importante, alors il est hors de doute que l'équipe actuelle perdra les élections de 2012. Or la gauche assure qu'elle abolira la réforme. Peut-être les manifestants craignent-ils qu'une fois revenue au pouvoir elle ne tienne pas toutes ses promesses ? Horrible soupçon… »
jeudi 28 octobre 2010
Dialogue sur une réforme
«Depuis un mois et demi, nous avons vu beaucoup de défilés, entendu beaucoup de slogans, mais que faites-vous, cher ami manifestant, des Français qui n'étaient pas dans la rue au cours de ces journées - disons, en moyenne, 64 millions selon la police, 62 millions selon les syndicats, puisque nous sommes à peu près 65 millions à vivre dans notre beau pays ? Même si vous n'évaluez qu'à 5 % la proportion de ceux qui approuvent la réforme des retraites, ils forment une troupe supérieure en nombre à celle des manifestants. Mais évidemment, ils font moins de bruit… -Votre ironie est déplacée : on sait que l'opinion nous approuve. Les sondages le disent clairement. -Oui, comme ils annonçaient clairement, à la veille de l'élection présidentielle de 2002, un score très serré au premier tour entre Chirac et Jospin, ou encore, en 2005, la victoire du oui au référendum sur le Traité constitutionnel européen… -Vous utilisez une vieille tactique : briser le thermomètre pour nier la maladie. -C'est que votre thermomètre me paraît très rudimentaire. Les réactions instantanées d'un millier de personnes, choisies et interrogées selon des méthodes assez peu contrôlées, ne confèrent pas un brevet de légitimité aux démonstrations de rue ni aux blocages. Placer la représentativité de cet échantillon au-dessus de celle du Parlement, c'est s'engager sur une voie dangereuse. -Arguties… Vous savez bien que la réforme est rejetée par les Français. -Une réforme n'est-elle politiquement acceptable que si elle est populaire ? Ce serait une bonne définition du populisme… Et puis, le discours de vos amis est incohérent : si le peuple est massivement derrière eux sur une question aussi importante, alors il est hors de doute que l'équipe actuelle perdra les élections de 2012. Or la gauche assure qu'elle abolira la réforme. Peut-être les manifestants craignent-ils qu'une fois revenue au pouvoir elle ne tienne pas toutes ses promesses ? Horrible soupçon… »
«Depuis un mois et demi, nous avons vu beaucoup de défilés, entendu beaucoup de slogans, mais que faites-vous, cher ami manifestant, des Français qui n'étaient pas dans la rue au cours de ces journées - disons, en moyenne, 64 millions selon la police, 62 millions selon les syndicats, puisque nous sommes à peu près 65 millions à vivre dans notre beau pays ? Même si vous n'évaluez qu'à 5 % la proportion de ceux qui approuvent la réforme des retraites, ils forment une troupe supérieure en nombre à celle des manifestants. Mais évidemment, ils font moins de bruit… -Votre ironie est déplacée : on sait que l'opinion nous approuve. Les sondages le disent clairement. -Oui, comme ils annonçaient clairement, à la veille de l'élection présidentielle de 2002, un score très serré au premier tour entre Chirac et Jospin, ou encore, en 2005, la victoire du oui au référendum sur le Traité constitutionnel européen… -Vous utilisez une vieille tactique : briser le thermomètre pour nier la maladie. -C'est que votre thermomètre me paraît très rudimentaire. Les réactions instantanées d'un millier de personnes, choisies et interrogées selon des méthodes assez peu contrôlées, ne confèrent pas un brevet de légitimité aux démonstrations de rue ni aux blocages. Placer la représentativité de cet échantillon au-dessus de celle du Parlement, c'est s'engager sur une voie dangereuse. -Arguties… Vous savez bien que la réforme est rejetée par les Français. -Une réforme n'est-elle politiquement acceptable que si elle est populaire ? Ce serait une bonne définition du populisme… Et puis, le discours de vos amis est incohérent : si le peuple est massivement derrière eux sur une question aussi importante, alors il est hors de doute que l'équipe actuelle perdra les élections de 2012. Or la gauche assure qu'elle abolira la réforme. Peut-être les manifestants craignent-ils qu'une fois revenue au pouvoir elle ne tienne pas toutes ses promesses ? Horrible soupçon… »
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