TOUT EST DIT

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lundi 18 octobre 2010

France : refus des réalités économiques renforcé par le statu quo collectif

En voulant protéger les Français contre tous les risques, on les alourdit, et, dans la guerre économique, il sont de plus en plus vulnérables. L'éventualité d'un chaos, voire d'une guerre civile, n'est pas exclue.
Dans sa chronique du 8 octobre intitulée "1940", Eric Le Boucher est lucide. Cette lucidité du point de vue renforce l’inquiétude des plus optimistes.
La France, à force de ne pas comprendre que la guerre économique dans laquelle elle se trouve engagée, et qui, pourtant sous ses yeux, s’intensifie depuis 20 ans, s’affaiblit de plus en plus. Une stratégie de bétonnage défensif ne lui donne qu’une illusion de protection, tout comme la ligne Maginot. Celle-ci contournée, la défaite conduira à l’isolement, l’appauvrissement, au déclin irrémédiable.
Où avons-nous gagné nos dernières grandes batailles ? Lesquelles avons-nous perdues, (Dubaï, Eurostar), même en déployant nos fameux champions français, qui se déplacent sur le ring avec la majesté d’un sumotori, autour desquels une nuée de nains affamés tourne jusqu’à ce qu’ils l’étourdissement.
La France, un vaincu de la guerre économique, voici ce qui nous attend.
Mais, dans notre pays, si « ondoyant et divers », la vérité n’est pas bonne à dire. Celle-ci, notamment.
Car, quelle que soit la richesse ou la pauvreté du pays, même s’il est ravalé au rang du …, il lui faudra bien, toujours, entretenir une classe politique, qui poursuit ses objectifs propres, (si l’on peut dire), se maintenir au pouvoir, si elle l’a, ou le conquérir, si elle ne l’a pas. Tout ce qui peut ralentir dans la progression vers le véritable objectif, le pouvoir, doit être étouffé, annihilé.
Pour le pouvoir en place, il est dangereux de dire la vérité, de peur de se fragiliser, et pour l’opposition, c’est la même chose : elle se garde bien de la reconnaître, car ce serait dédouaner partiellement l’adversaire, ce qui l’affaiblirait.
Finalement, tout le monde est d’accord pour masquer la vérité. C’est la règle du jeu, rien n’empêche de le pratiquer, sans vergogne.
Après tout, on reprochait bien à certains de l’arrière de danser pendant que d’autres se faisaient tuer au front. C’est à un médiocre spectacle analogue que nous assistons. Mais, en politique, même les médiocres ont leur chance de réussite.
Au lieu d’être orientés vers l’extérieur, les regards des citoyens sont tournés vers leurs propres cas individuels.
Si le terrain est, chez nous, si favorable au nombrilisme, cela vient peut-être de ce que nous nous croyons protégés de toute les sortes d’intempéries venues de l’extérieur. Empêchés de voir la réalité du combat, nous sommes tentés d’entretenir notre nombrilisme. Qu’importe ce qu’il arrive aux autres, ce qui compte, c’est qu’il ne m’arrive rien.
Cette attitude, si elle se trouve soudain mise en péril, peut conduire au raidissement, à la panique, au chaos, même à la guerre civile. On tremble en prononçant ces derniers mots, mais pourtant, les citoyens sont-ils aussi pacifiques, (à tout le moins, pacifiés), qu’on aimerait qu’ils le fussent ? A voir ce qui se passe en plusieurs périphéries de certaines de nos villes, on en doute.
Il y a longtemps que la Justice, ce ciment nécessaire à toute société, a perdu tout crédit : sa faiblesse, son laxisme, pour le pas aller jusqu’à l’hypothèse de complicité, ne peut que conduire les individus à vouloir se charger eux-mêmes de leur sécurité. A partir de là, plus rien n’est sûr.
Notre système social a pour prétention de soustraire le maximum de gens aux risques de toute sorte qui peuvent les menacer. Il y a je ne sais combien de branches à la Sécurité Sociale, mais manque pourtant la plus importante, la protection contre la guerre économique. Et le plus grave, c’est que les différents blindages que nous devons porter nous alourdissent, nous rendent aussi vulnérables que les fantassins en pantalons garance de 1914.
Eric Le Boucher a raison de faire cette comparaison « militaire ».
 Le tocsin a déjà sonné en plusieurs pays d’Europe, le plus retentissant venant du Royaume Uni, le pays à qui nous devons, comme par hasard, le gain de la dernière, ( ?), guerre. Chez nous, toujours rien. Quand en finirons-nous avec cette paléo-politique ?

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