lundi 18 octobre 2010
La grève, et après ?
Comment sortir d’une grève et de celle-là en particulier ? Voilà la question qui préoccupe depuis déjà plusieurs jours les responsables syndicaux. Question qui sera sans doute encore très débattue dans les jours qui viennent, alors que le Sénat doit adopter la semaine du 18 octobre le texte de la réforme des retraites. La journée de mobilisation de samedi 16 octobre n’a donné ni signe indiscutable d’épuisement, ni symptôme clair d’une nouvelle poussée de fièvre. Faut-il, dès lors, face à ce mouvement atypique et protéiforme, choisir de radicaliser les modes d’action ou, au contraire, proposer d’autres formes de mobilisation, transition douce vers la « sortie » ?
Le gouvernement, lui, ne varie pas. Il laisse désormais le soin aux sénateurs de modifier le texte à la marge, en réaffirmant que les mesures d’âge – 62 ans pour l’âge légal de départ à la retraite et 67 ans pour une retraite à taux plein – ne sont pas négociables. L’exécutif agit désormais comme si l’affaire était entendue ; comme si la question de l’issue de la crise ne le concernait déjà plus. Il a tort. Car si le président de la République ambitionne – légitimement – de poursuivre les réformes « jusqu’à la dernière minute » de son quinquennat, la majorité ne peut s’exonérer d’un état des lieux du paysage social et de l’opinion après six semaines de grèves et de manifestations.
Pour mener à bien la réforme suivante, celle du financement de la dépendance – déclarée prioritaire –, un changement de méthode s’impose pour le gouvernement, de même qu’un changement de posture pour les partenaires sociaux. Si on a pu justifier d’aller vite en matière de retraite, en faisant valoir que le débat était engagé dans le pays depuis plusieurs années, nourri par la publication d’une multitude de rapports, cette fois, il faudra prendre le temps. Chercher l’équilibre que requiert l’idée d’équité, discuter, convaincre : on entrevoit déjà que demander aux salariés de renoncer à un repos compensateur pour instaurer une nouvelle journée de solidarité ne sera pas simple, pas plus que de proposer aux familles un recours sur succession pour financer la dépendance. Il faudra ensuite arbitrer. La décision politique est une nécessité qu’exige la démocratie. Le dialogue ne l’est pas moins.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire