Cet indice, mis à jour régulièrement par l’hebdomadaire The Economist, illustre l’ampleur des désordres monétaires. Ils n’ont pas cessé avec la crise, ils s’amplifient avec la reprise. Le yuan est sous-évalué, ce qui soutient les exportations chinoises. Le dollar a de nouveau baissé, à cause d’une reprise encore poussive. L’euro ou le yen sont surévalués.
Toyota produit avec des coûts salariaux élevés et affronte des concurrents dont la monnaie permet un dumping. Idem pour Airbus face à Boeing. Une monnaie trop forte est un accélérateur de tensions sociales: elle met en péril la compétitivité des entreprises et crée du chômage. Au contraire, une monnaie faible est un amortisseur social. Le niveau du yuan permet à la Chine de contenir une crise sociale qui couve, avec ses dizaines de millions d’immigrés intérieurs. Mais il n’est pas normal qu’elle garde une monnaie fixe depuis son admission à l’Organisation du commerce mondial (OMC). Cela lui permet d’inonder le monde de ses produits en attendant qu’un grand marché intérieur prenne le relais.
Cette "guerre des monnaies" sera le plat de résistance du G20 à Séoul le mois prochain. Le monde attend un geste de la Chine. Les Américains doivent ralentir leur planche à billets, qu’ils ont encore fait tourner cette semaine. Il faut aussi imaginer des devises moins dépendantes des matières premières. Cette guerre peut se ralentir mais les armes ne seront pas déposées. Dans le désordre, les mouvements financiers dessinent un nouvel ordre international : les nouveaux acteurs bousculent les anciens.
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