Après l'Afghanistan, le site Wikileaks fait de sombres révélations sur la guerre en Irak. En publiant près de 400 000 documents secrets de l'armée américaine sur la guerre en Irak, le site spécialisé dans le renseignement révèle que la coalition internationale a torturé des prisonniers irakiens et fermé les yeux sur des exactions commises par les forces irakiennes.
Les noms ont été retirés des textes
WikiLeaks évoque aussi le comportement de soldats américains «faisant sauter des bâtiments entiers parce qu'un tireur se trouve sur le toit».
Les documents révèlent aussi «plus de 300 cas de torture et de violences commis par les forces de la coalition sur des prisonniers», ajoute WikiLeaks, qui a également dénombré plus d'un millier d'exactions de la part des forces irakiennes.
«On parle de cinq fois plus de morts en Irak, un vrai bain de sang comparé à l'Afghanistan», a déclaré sur CNN le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Pour lui, «le message de ces dossiers est puissant et peut-être un peu plus facile à comprendre que la complexe situation en Afghanistan».
109 000 morts en Irak
Une grande partie des textes sont expurgés des noms pouvant mettre en danger des personnes, a expliqué WikiLeaks.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, tout en refusant d'entrer dans les détails de ces révélations, a condamné la fuite de tout document pouvant mettre en danger «la vie des soldats et des civils des Etats-Unis et de leurs alliés».
Les documents révèlent en outre que le conflit aurait fait 109 032 morts en Irak et non 77 000 comme l'affirmait un bilan américain. Parmi les victimes, plus de 60% seraient des civils.
Dans une première réaction officielle irakienne à cette fuite massive, le ministère irakien des droits de l'homme a affirmé samedi que les documents ne contenaient «pas de surprise».
«Les documents n'ont pas été une surprise pour nous, car nous avions déjà mentionné plusieurs des faits évoqués, y compris ce qui s'est passé à la prison d'Abou Ghraib, de même que d'autres cas impliquant les forces américaines», a déclaré le porte-parole du ministère, Kamel al-Amine.
Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Manfred Nowak, n'en a pas moins appelé le président américain Barack Obama à lancer une enquête.
Des faits qui se seraient poursuivis après l'arrivée d'Obama
«Je me serais attendu à ce que (ce genre d'enquête) soit lancée depuis déjà longtemps car le président Obama est arrivé au pouvoir en promettant le changement... Le président Obama a l'obligation de traiter les cas passés. C'est une obligation d'enquêter», a dit le rapporteur à la radio BBC 4.
Phil Shiner, avocat représentant l'organisation de défense des droits civils Public Interest Lawyers, a pour sa part indiqué lors de la conférence de presse que les forces britanniques en Irak pourraient être impliquées «dans plusieurs abus documentés (...) susceptibles de justifier des poursuites devant les tribunaux britanniques».
Au cours de la même conférence de presse, tenue secrète jusqu'au dernier moment, le porte-parole de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, a annoncé la diffusion prochaine de nouveaux documents militaires américains, sur la guerre en Afghanistan cette fois.
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