Un an après l'élection triomphale du président américain, les électeurs ont choisi des républicains pour gouverner le New Jersey et la Virginie. Des résultats qui sonnent comme un avertissement.
A la veille du premier anniversaire de son élection triomphale à la tête des Etats-Unis, Barack Obama rêvait sans doute d'un meilleur jour. Dans le New Jersey comme en Virginie, ce sont bien les républicains qui l'ont emporté lors d'élections locales considérées comme des tests pour la Maison-Blanche.
Dans le New Jersey d'abord, bastion démocrate où Obama s'était lui-même rendu dimanche pour la deuxième fois en quelques semaines pour soutenir le gouverneur sortant Jon Corzine, le républicain Chris Christie a remporté la bataille avec 49% des voix contre 44% à son adversaire. «Une victoire pour les républicains dans le New Jersey profondément démocrate enverrait des ondes de choc qui seraient ressenties jusque sur les marches de la Maison-Blanche», estimait mardi le site de commentaires républicain redstate.com.
Barack Obama avait également fait campagne en Virginie, un fief conservateur conquis pour la première fois par les démocrates l'an dernier. Mais là aussi, la victoire, conformément aux sondages, est revenue au social-conservateur Bob McDonnell, élu gouverneur avec une large avance sur le démocrate Creigh Deeds.
Et les efforts du porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, pour minimiser l'impact de ces consultations - «Je ne pense pas que le président croie qu'elles soient vraiment significatives pour l'avenir», a-t-il lancé mardi devant la presse - n'y changeront pas grand-chose : ces victoires républicaines sont bien un revers pour le président américain. Seule consolation pour les démocrates, la victoire de Bill Owens dans le 23e distict de New York - où le vice-président Joe Biden s'était rendu lundi - pour un siège à la chambre des Représentants.
Gueule de bois
Un an après ce raz de marée d'enthousiasme, de cet espoir démesuré qui a submergé l'Amérique et le monde, le 4 novembre 2008 à l'annonce de la victoire d'Obama, ces deux victoires républicaines ternissent l'aura du premier président noir des Etats-Unis. Comme au lendemain d'une fête trop réussie, les Américains ont la gueule de bois. Après avoir caracolé à 68% d'opinions favorables, la cote de popularité de Barack Obama a entamé une chute importante cet été lors du débat sur son projet santé, se stabilisant à quelque 52% d'opinions favorables..
Attaqué sur sa droite par un camp républicain qui l'accuse de mettre en péril la nature de la tradition américaine en accroissant de manière démesurée le rôle de l'État, il est aussi très critiqué sur sa gauche démocrate pour ses hésitations et son obsession du juste milieu. Le maintien d'une situation économique morose et la persistance d'un fort taux de chômage pourraient encore aggraver la tendance en 2010.
Le dossier de la réforme de la santé, qui progresse avec lenteur au Congrès est caractéristique des obstacles que doit affronter la nouvelle équipe pour mettre en œuvre ses promesses de campagne. L'espoir de parvenir à forger des consensus bipartisans s'est brisé sur la radicalisation du Parti républicain.
Une réputation de «naïf»
De même, si l'entrée de Barack Obama sur la scène du monde a été triomphale, elle n'a pas encore donné de fruits convaincants. Malgré ses ouvertures spectaculaires, Obama bataille toujours pour amener l'Iran à des concessions sur le nucléaire. Sur le front russe, le renoncement unilatéral de Washington au déploiement d'un bouclier antimissiles en Europe de l'Est, n'a pas permis de gagner de manière certaine le soutien de Moscou dans le bras de fer engagé avec Téhéran. Une incertitude qui vaut au président une réputation de «naïf».
Le temps de réflexion que le chef de l'État a décidé de s'accorder pour prendre sa décision concernant l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan suscite également nombre de piques acerbes. Les républicains appellent à renforcer massivement le contingent comme le demandent les militaires. Les démocrates, eux, redoutent un embourbement à la vietnamienne. C'est dire si la marge de manœuvre politique d'Obama se rétrécit au fur et à mesure que les mois passent. Toute la question est de savoir si sa base électorale diminue elle aussi au même rythme, ramenant vers le camp républicain les brebis égarées indépendantes qui avaient «craqué» pour le jeune candidat démocrate.
mercredi 4 novembre 2009
Revers politique pour Barack Obama
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