TOUT EST DIT

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mercredi 4 novembre 2009

L'opposition iranienne à nouveau dans la rue

En marge des cérémonies anti-américaines marquant l'anniversaire de la prise de l'ambassade des Etats-Unis, des affrontements ont opposé mercredi les adversaires du régime et les policiers à Téhéran.

Les rues de Téhéran ont à nouveau été mercredi le théâtre d'une démonstration de force entre la police et les partisans de l'opposition. Les forces de l'ordre, déployées en nombre à Téhéran, ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les milliers de manifestants, venus dans le centre de la capitale, malgré l'interdiction des autorités. Une intervention rapidement bouclée par la police iranienne puisqu'après quelques heures de combats, les manifestations hostiles au gouvernement ont cessé. Selon des témoins, un nombre indéterminé d'opposants ont été blessés ou arrêtés lors de ces affrontements. Mais alors que le centre de la capitale reste quadrillé par les forces de sécurité, quelques petits groupes d'opposants sont toujours aux abords des avenues.

Les partisans de l'opposition ont multiplié ces derniers jours les appels sur Internet à descendre dans la rue, en marge de la manifestation officielle anti-américaine organisée mercredi pour célébrer le 30ème anniversaire de la prise de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Des milliers de tenants de l'opposition se sont ainsi dirigés mercredi en petits groupes vers la place Haft-e Tir, dans le centre de Téhéran, aux cris d'«Allah Akbar (Dieu est le plus grand)» et «Mort au dictateur» (voir heure par heure les vidéos des manifestants). Mais la police, ainsi que des membres des forces de sécurité habillés en civil et la milice islamique des Bassidj, mobilisés pour l'occasion, sont rapidement intervenus à coups de bâtons et de tirs de gaz lacrymogènes, selon des témoins de la scène. L'avenue menant à la place Haft-e Tir a quant à elle été le point de cristallisation de l'opposition entre les «pro-Ahmadinejad» et les «antis». Au «Mort à l'Amérique» des partisans du pouvoir, les seconds rétorquaient ainsi «Mort à la Russie». Jusqu'à ce que la police disperse une nouvelle fois ces derniers.

«La prise d'otages de l'ambassade a été une erreur»

Parallèlement, à quelques centaines de mètres de la place Haft-e Tir, des milliers de personnes se sont rassemblées devant l'ancienne ambassade américaine pour commémorer sa prise d'assaut par des étudiants islamistes en 1979. Arborant des drapeaux iraniens et des pancartes sur lesquelles on pouvait voir «l'oncle Sam» se faisant frapper à la tête, ils ont crié les slogans habituels de «Mort à Israël» et «Mort à l'Amérique».

Le 4 novembre 1979, des étudiants islamistes avaient attaqué l'ambassade américaine, avant de prendre en otage ses diplomates, restés détenus pendant 444 jours. Les relations diplomatiques entre Téhéran et Washington ont ensuite été rompues. Depuis cette date, une manifestation est organisée chaque année devant l'ex-ambassade américaine. Pourtant, ironie de l'histoire, des étudiants qui avaient participé à cet évènement, peu après la révolution islamique menée par l'ayatollah Khomeiny, sont devenus, 30 ans après, de farouches critiques d'un régime qu'ils ont contribué à mettre en place. Le grand ayatollah dissident Hossein Ali Montazeri a même déclaré mercredi que la prise d'otages avait été une erreur. «Compte tenu des répercussions négatives et de la haute sensibilité que cet acte avait créé chez le peuple américain et qui existe toujours, il n'était pas correct de faire cela», a-t-il dit mercredi sur son site internet

A l'occasion de cet anniversaire, le président américain Barack Obama a affirmé que l'Iran devait «choisir» entre rester fixé sur le passé ou ouvrir la voie à «plus d'opportunités, de prospérité et de justice» pour son peuple. La France a quant à elle condamné la «nouvelle vague de violence et de répression» en Iran et les «arrestations arbitraires» de manifestants de l'opposition à Téhéran, selon les mots du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Cette commémoration survient alors que la communauté internationale, Etats-Unis en tête, a accentué la semaine dernière la pression sur l'Iran, lui demandant de répondre rapidement au projet d'accord de l'Agence internationale de l'énergie atomique sur son programme nucléaire.

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