TOUT EST DIT

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mercredi 4 novembre 2009

Obama côté pile, Obama côté face

Un an jour pour jour après son élection, le 4 novembre 2008, à la tête des Etats-Unis, l’état de grâce consécutif à sa victoire est bel et bien terminé.

De son arrivée magistrale à la Maison-Blanche à sa bataille acharnée pour défendre son système de santé, revivez les moments les plus marquants de la première année de sa présidence. Face au monde qui l’attendait tant, l’ancien « ami public numéro 1 » du globe aura découvert dans l’action la lourdeur de sa tâche.
Le premier président noir des Etats-Unis

En ce 4 novembre 2008, un souffle nouveau nous vient de l’Amérique. Barack Hussein Obama, ancien sénateur de l’Illinois, devient le 44e président des Etats-Unis, le premier Afro-Américain à accéder à la fonction suprême. Au terme d’une élection présidentielle haletante, celui qui réinvente le rêve américain bat dans la course à la Maison-Blanche le républicain John McCain. L’Amérique, et à travers elle le monde entier, minée par les années Bush, reprend confiance lors de cette nuit à la portée historique. Le « Yes, we can ! » de sa campagne s’est transformé en « Yes, we did ! », et le nouveau président porte sur ses épaules les espoirs de la nation, qui repart de l’avant.

Des milliards face à la banqueroute

Le mardi 17 février 2009, Obama annonce le « début de la fin » de la crise financière la plus grave qu’a connu le monde depuis 1929. Son plan de relance de 787 milliards de dollars, pharaonique, est évidemment sans précédents. A coups d’allégements fiscaux et de programmes de dépenses publiques, l’Etat américain vide son porte-monnaie pour sortir ses financiers, son secteur automobile, son immobilier et ses travailleurs endettés d’une chute certaine dans le gouffre. Après une bataille acharnée au sein d’un Congrès divisé, Barack Obama signe l’un des plus gros chèques de l’histoire et remporte une première victoire législative.
Réforme de la santé : Obama attendu au tournant

Fournir une couverture santé aux 46 millions d’Américains qui en sont dépourvus. Ce qui était l’une des principales promesses de campagne de Barack Obama s’est transformé depuis quelques mois en une véritable bataille politique outre-Atlantique. La partie ne s’annonce pas facile : le président américain doit faire face à l’opposition de la quasi-totalité des républicains et de certains démocrates, hostiles à l’instauration d’un système d’assurance maladie public. « Les Américains ne veulent pas de ça. Ils sont préoccupés par le coût et par la prise de contrôle de la part de l’Etat », avait ainsi déclaré le sénateur Jon Kyl, dès l’ouverture des débats. Et le décès du sénateur Ted Kennedy, chaud partisan de cette réforme, en août dernier, n’a pas simplifié les choses.
La diplomatie au ralenti

L’Iran et le Proche-Orient sont deux épines que le président ne parvient pas à enlever de son pied. S’attelant très vite à la tâche pour faire avancer un conflit israélo-palestinien latent, en envoyant notamment sur place un envoyé spécial personnel en la personne de George Mitchell, Barack Obama patine aujourd’hui sur la question. Acceptant le refus israélien de « geler » les colonies en territoire palestinien et fermant les yeux sur les rapports concernant les « crimes de guerres » commis par Israël à Gaza, le président n’apporte pas grand-chose de neuf. L’inédit, Obama l’a tenté avec l’Iran, en souhaitant une politique de « main tendue » totalement en rupture avec celle de l’administration Bush. Mais la question du nucléaire iranien et la personnalité particulière de Mahmoud Ahmadinejad ralentissent les « avancées » qu’évoquent certains diplomates.
Un plan climat qui ne satisfait ni les républicains ni les démocrates modérés

Le Sénat américain débute aujourd’hui l’examen du projet de loi sur les gaz à effet de serre, un mois presque jour pour jour avant l’ouverture de la Conférence internationale sur le climat de Copenhague (du 7 au 18 décembre 2009). Ce texte de plus de 800 pages affiche un objectif de réduction de 20 % des gaz à effet de serre et prévoit l’instauration d’un système de marché de droits d’émission, « cap and trade ». Mais les critiques fusent de toute part à l’encontre du plan. L’opposition républicaine a qualifié le projet de loi « d’impôt sur l’énergie qui détruira des emplois » et juge insuffisantes les mesures en faveur du nucléaire. Les démocrates modérés, issus d’Etats dépendant du charbon ou du pétrole, se sont eux aussi montrés plutôt tièdes à vis-à-vis de ce texte.
Le bourbier afghan


Dès les premiers jours de son investiture, Barack Obama a voulu rompre avec l’ère Bush, notamment en annonçant le retrait accéléré des troupes en Irak pour 2011. Pourtant, depuis, cette guerre que rejetait majoritairement l’opinion publique semble être passé au second plan, tant l’Afghanistan inquiète les Américains. Avec 53 soldats américains tués, octobre a été le mois le plus meurtrier depuis 2001. Obama hésite. Faut-il renforcer les troupes sur place en envoyant 45.000 hommes supplémentaires, comme le demande ses forces militaires ? Ou bien faut-il écouter les 45 % d’Américains farouchement opposés à cette décision (source Gallup) ? L’Afghanistan – avec son gouvernement impuissant qui plonge le monde dans la consternation et ses attentats qui frappent sans relâche civils et forces internationales – est un bourbier dont Barack Obama n’est pas près de s’extraire, quelle que soit sa décision, prévue avant le 11 novembre.


Obama débarque en Normandie

A l’occasion du 65e anniversaire du débarquement allié en Normandie, la France accueille en grande pompe la famille présidentielle américaine. Aux côtés du premier ministre canadien Stephen Harper, de son homologue britannique Gordon Brown, de François Fillon et du prince Charles, Barack Obama prend part aux cérémonies du souvenir pour les soldats tombés. Cette rencontre en Normandie symbolise le retour d’une certaine amitié franco-américaine, chère aux yeux du président Sarkozy. L’histoire retiendra le glamour de la rencontre entre les deux « first ladys », Michelle et Carla, et l’escapade de la famille Obama au cœur de Paris. Entre visites culturelles et découvertes touristiques, Sasha et Malia, les filles du président, goûteront les joies de la capitale le temps d’un week-end dans la peau de tout un chacun.
L’Amérique blanche, pays de la haine

26 août 2008. Ce jour-là, Barack Obama, alors candidat démocrate, aurait pu mourir, criblé de balles, lors d’une convention de son parti à Denver. C’est en tout cas ce qu’espéraient Tharin Gartrell, Nathan Johnson et Shawn Robert Adolf, trois Américains, blancs, âgés d’une trentaine d’années, arrêtés quelques jours auparavant alors qu’ils préparaient cet attentat. Un acte isolé ? Pas tant que ça. Depuis l’élection d’Obama, il y a un an jour pour jour, une certaine Amérique au visage blanc est réveillée par ses vieux démons. Les milices raciales, les sites Internet néonazis, et les organisations tristement célèbres telles que le Ku Klux Klan et le National Socialist Movement diffusent librement leurs idées et intensifient leurs activités. Choquant ? Aux Etats-Unis, le délit d’incitation à la haine raciale n’existe pas. Au nom de la liberté d’expression, fixée par le 1er amendement de la Constitution, chacun peut exprimer son opinion. Et mettre à prix la tête du président noir.
La surprise du Nobel

« Ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples » ont valu à Barack Obama de remporter le prix Nobel de la paix le 9 octobre, neuf mois à peine après son investiture à la Maison-Blanche. Et si le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, l’ex-militant anti-apartheid Desmond Tutu, Nicolas Sarkozy ou encore Angela Merkel n’ont pas manqué de féliciter le président américain, beaucoup ont au contraire jugé cette récompense prématurée. D’ailleurs, lors d’une apparition publique, Barack Obama a lui-même confié ne pas avoir l’impression de mériter ce prix, au vu de ses illustres prédécesseurs, avant d’ajouter qu’il l’acceptait « comme un appel à l’action » pour la résolution des conflits.

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