Ce matin, sur i-Télé, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il «n'y a jamais rien d'éternel», concernant les assurances apportées la veille par Christian Estrosi qui s'efforce de nier toute perspective de privatisation. Avant de se reprendre, maladroitement.
Pendant qu'Estrosi fait le pompier, Guaino souffle sur les braises. Comme la droite n'a de cesse de le répéter depuis quelques mois, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a réaffirmé ce mardi, dans un entretien à l'AFP, que le changement de statut de La Poste était le «résultat inéluctable» de la directive européenne de 1997 sur l'ouverture à la concurrence du marché postal.
«Si on change le statut aujourd'hui, ce n'est pas la volonté du gouvernement, c'est le résultat des directives européennes que la France a acceptées, pas seulement la France de droite mais aussi la France de gauche», a martelé Guaino. Avant de passer à l'offensive: «Prétendre que cela n'entraîne pas le changement de statut est un mensonge.» Et bim sur le bec de la gauche et autres opposants au changement de statut de La Poste, actuellement en examen au Sénat. Et une caresse sur la joue de Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, qui jure ses grands dieux depuis quelques jours que cette loi, si elle est votée, rendra le service postal «imprivatisable».
Le problème, c'est qu'un peu plus tôt dans la journée, Henri Guaino, invité sur LCI, avait déclaré sur LCI qu'il «n'y a jamais rien d'éternel». Et un baiser de Judas, un, sur le front du même Estrosi, qui n'a dû que très modérément apprécier au vu de l'énergie qu'il met à convaincre les opposants au projet de loi.
La réaction du ministre de l'Industrie n'a, semble-t-il, pas tardé. Du coup, Guaino tente de se refaire comme il peut dans l'entretien à l'AFP: «C'était une forme de boutade sur le caractère non éternel de toute chose dans ce bas monde. C'est une réalité, ce qu'une loi fait, une loi peut le défaire», précise-t-il lucidement, en assurant que le projet de loi «offre la plus forte garantie juridique» possible «pour interdire la privatisation».
Et quand on a fait une boulette avec un de ses «amis», quoi de mieux pour se rabibocher avec lui que de taper sur l'ennemi commun? Ainsi, le conseiller de Sarkozy de rappeler fort à propos que l'«on est dans une démocratie». Et que «si demain les socialistes ont la majorité et qu'ils veulent changer la loi, ils changeront la loi». On ne peut pas mieux dire. Mais croix de bois, croix de fer, etc., La Poste «ne sera jamais privatisée par la majorité actuelle», dit Guaino. Selon lequel, «demain, elle sera peut-être privatisée par les socialistes... Nous verrons». Bug de communication ou volontaire double langage? L'avenir le dira, comme aurait pu analyser Henri Guaino.
mercredi 4 novembre 2009
Guaino joue au pyromane sur La Poste
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