«Il ne faudra pas tarder à nous transmettre ces détails», réclame Vaggelis Haratsis, directeur général de la société de gestion financière Beta Ahepef. Détenant beaucoup de dette grecque, les banques locales seront durement frappées par la décote et devront être recapitalisées de 30 milliards pour encaisser le choc. Cela supposera très probablement l'injection de capitaux publics. «Si les banques sont vraiment nationalisées, elles seront sur la touche pendant plusieurs années. Au final, elles paient l'incapacité de gestion de la crise par les politiciens», souligne Vaggelis Haratsis.
En contrepartie de l'aide accordée à Bruxelles, la Grèce doit accepter une cure d'austérité jusqu'en 2020 et la surveillance permanente de représentants de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Des experts vont s'installer dans le pays pour contrôler l'évolution des réformes et les ajuster en cas de besoin. Si la feuille de route est suivie à la lettre, la dette grecque devrait revenir à 120% du PIB dans dix ans, contre presque 180%.
Grogne sociale
Le ministre des Finances affiche sa satisfaction: la dette grecque redevient ainsi «viable», veut croire Evangelos Venizélos. Une courte majorité d'économistes sondés par l'agence Reuters (24 sur 47) pense le contraire. Mais l'analyste économique Takis Bratsos voit là «des objectifs biens plus réalistes que les précédents». «La Grèce a encore gagné quelques années pour arriver à assainir ses comptes. Bien entendu, les intérêts restent élevés par rapport à la croissance: 16,3 milliards cette année. Mais on a enfin des décisions fortes et une confiance des partenaires européens.»Pour lui, le plus important est maintenant que «le gouvernement grec relance l'économie en créant un environnement attractif pour les investissements. Il n'y a que de cette manière qu'on pourra écarter la récession et faire baisser le chômage qui est à 17%». Il faudra aussi surmonter très vite la grogne sociale, motiver les Grecs à reprendre le travail, à cesser les grèves et occupations de ministères, et à ne plus tricher sur leurs impôts.
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